Se débarrasser définitivement de ses lunettes est un rêve pour bon nombre d’entre nous! Et pour cause, vivre avec cet indispensable accessoire - quand on ne l’oublie pas quelque part - , n’est pas toujours facile, soit pour des raisons esthétiques, soit de manière très pratique lorsqu’on marche sous la pluie ou lorsque l’on souhaite faire du sport. Alors, chaque année, des milliers de personnes en Suisse choisissent d’avoir recours à une chirurgie oculaire pour en finir avec les lunettes et les lentilles de contact. Largement rodées, ces interventions dites de chirurgie réfractive et éprouvées depuis maintenant plusieurs décennies, donnent d’excellents résultats pour corriger les défauts les plus courants de la vision, myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie.
Réparer les optiques
Pour en comprendre le principe, il faut s’attarder sur l’anatomie de notre œil, constitué entre autres de deux «lentilles» naturelles, le cristallin et la cornée qui permettent de former une image correcte sur notre rétine. Lorsque ces deux optiques dysfonctionnent ou ne sont pas de forme normale, il se produit un des troubles de la vision énoncés ci-dessus. La chirurgie réfractive intervient alors pour réparer ces optiques, et ce grâce à deux méthodes principales.
D’abord la chirurgie dite additionnelle (ICL): réservée aux personnes souffrant de très forts défauts optiques, elle a pour but d’ajouter purement et simplement une lentille «artificielle» entre l’iris et le cristallin de l’œil. Et puis, il y a également la chirurgie au laser qui représente la très grande majorité des interventions et qui permet de venir modeler la cornée pour en corriger la courbure.
Ambulatoire
Pour le profane, l’intervention au laser a quelque chose de magique. Comme 80 à 85% de patients opérables, le patient va rapidement se débarrasser de ses lunettes. L’intervention, en effet, se pratique en ambulatoire et sous anesthésie locale; elle est indolore, dure 15 à 20 minutes pour les deux yeux et le patient rentre chez lui dans la foulée, avec selon de nombreux témoignages, une vie «vraiment changée».
Complications possibles
Comme pour tout acte médical, il faut tout de même être conscient que des complications post-opératoires sont toujours possibles: l’inflammation, l’infection dans un cas sur 15 000, et parfois la nécessité de devoir ré-intervenir dans l’année suivant le traitement pour une éventuelle retouche. Dans certains cas également, la vision pourra être temporairement gênée par une sécheresse oculaire, ou même des halos lumineux, le tout disparaissant en général dans les six mois.
Cela veut-il dire que l’on est définitivement débarrassé de ses lunettes? Pas forcément, l’œil étant un organe vivant, doté d’une croissance particulière et d’une mémoire de forme, le défaut optique originel peut parfois partiellement réapparaître dans les dix ans, imposant soit le retour des lunettes, soit une nouvelle retouche. Cette perspective doit être prise en considération au vu du coût de la chirurgie réfractive, non prise en charge par la LAMal, entre 1 500 et 2 500 francs par œil pour le laser, 3 200 à 4 000 francs par œil en chirurgie additionnelle, en raison du prix de l’implant.
Avec la collaboration du
Swiss Visio, Chemin du Beau-Rivage 18, 1006 Lausanne.
Tél. + 41 58 274 23 00, refractive@swissvisio.net
L'avis de la spécialiste
Dr Aleksandra Petrovic
Spécialiste FMH en ophtalmologie et ophtalmochirurgie
La chirurgie réfractive est-elle douloureuse pour les patients?
Ces interventions qui regroupent un ensemble de techniques destinées à traiter les amétropies (myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie) peuvent paraître impressionnantes pour les patients, mais elles n’occasionnent aucune douleur durant la chirurgie. En post opératoire, en fonction de la technique chirurgicale, un inconfort plus ou moins marqué peut exister les premiers jours.
Tout le monde est-il éligible à la chirurgie réfractive par laser?
Comme toutes les chirurgies, il y a des contre-indications. La chirurgie réfractive au laser s’effectue sur une cornée saine et régulière, suffisamment épaisse, chez un patient, de plus de vingt ans, qui a une amétropie stable depuis au moins deux ans. Les femmes enceintes ou qui allaitent sont temporairement inéligibles, de même que les patients avec une maladie immune non contrôlée. La consultation préopératoire est donc primordiale, afin de confirmer l’éligibilité à la chirurgie, comprendre la demande du patient, lui expliquer ce qu'il peut attendre de la chirurgie, ainsi que les éventuelles complications.
Quelles sont les complications?
Après une chirurgie au laser, il est attendu que les patients rapportent une sécheresse oculaire, le plus souvent transitoire (3-6 mois) et perçoivent des halos lumineux autour des sources lumineuses la nuit. Tous ces symptômes s’estompent en général au bout de quelques mois. En outre, il peut arriver que la correction obtenue soit insuffisante ou excessive et dans ces cas-là des retouches peuvent être nécessaires.