L’ES Malley, club de 2e ligue, évoluait sur feu le stade du Bois-Gentil. Il a pris ses quartiers aujourd’hui à la Tuilière, un peu plus loin. Il est un des locataires du lieu, avec Racing et Concordia, et en tant que tel paie un loyer. Le budget global du club? «Il est de 250’000 francs environ», annonce d’emblée Michel Roulier, son président depuis 12 ans, un montant confirmé par Joël Guignet, son vice-président, l’autre homme fort de ce club du haut de ville, qui a joué en son temps avec les juniors du LS.
Ces deux hommes, qui entreprennent tout pour garder la passion du foot malgré des crève-cœur, articulent quelques chiffres ou nombres. «Le club est fort de 450 membres parmi lesquels 380 juniors, représentant une trentaine d’équipes», explique Michel Roulier qui a joué durant 14 ans comme gardien avec Concordia Lausanne. «La philosophie de l’ES Malley, c’est la formation», souligne en gras Joël Guignet. Après quelques saisons difficiles, un nouveau virage, voire un autre visage a pris forme au club. «Cette sagesse touchant à la formation, elle était déjà là, auparavant», reconnaît Joël Guignet «Le problème, c’est que peu de joueurs se voyaient offrir la possibilité d’évoluer en 1ère ligue qui, à l’époque, était la catégorie de jeu dans laquelle appartenait l’ES Malley.» Aujourd’hui, le 50% de l’effectif de la 1ère équipe est issu du club. «L’objectif, ajoute-t-il, c’est d’améliorer ce pourcentage puisque le trésor, le meilleur placement pour un club quel qu’il soit, c’est son mouvement junior.»
Dans cette optique une équipe de D à 13 élite a été créée il y a 3 ans, permettant une ascension en C Inter dans la catégorie supérieure. Malheureusement, il y a peu, cet investissement de plusieurs années a été mis à mal par le pillage de plusieurs joueurs par un club voisin. Le tout représentant 5 ans de travail.
Le Covid a fait mal
A l’ES Malley, comme ailleurs, le Covid-19 a causé du mal. «A ce jour, déplore le président, nous avons perdu environ 25% de nos jeunes.» Ça va des plus petits au plus grands, en raison de l’influence craintive des parents. «Si ce genre de perte s’avère préjudiciable pour le club, poursuit Joël Guignet, la bonne gestion de celui-ci additionnée aux soutiens de la Ville (service des sports notamment) lui permet de vivre et d’envisager un futur positif.» En effet, la Ville verse au(x) club(s) une subvention pour les juniors, domiciliés uniquement dans la commune.
Depuis peu, les clubs présentant un bénéfice, même misérable, doivent payer un impôt. Le parking de la Tuilière sera payant, même pour les entraîneurs et les moniteurs. Seront-ils remboursés? «Si ça continue comme ça, dans 5 ou 10 ans, des associations, des clubs disparaîtront.» Paroles de Michel Roulier, un président expérimenté, lucide - et toujours aussi passionné que son vice-président - mais qui s’interroge dans les soucis. La lassitude est là, qui guette. Il n’est pas le seul dans ce cas.