Une pharmacie à l’hôpital, à disposition du public et ouverte en permanence? Une idée qui a de quoi séduire tant elle pourrait faciliter la vie de bien des patients et qui vient d’être allègrement adoptée à Genève, par ses hôpitaux universitaires. Une première romande, avec à la clé, la suppression future des gardes obligatoires pour les pharmaciens du canton.
Du coup un tel projet serait-il transposable dans le canton de Vaud? Au CHUV en tout cas, on indique qu’une telle perspective n’est pas du tout à l’ordre du jour. Et pour cause. Le système actuel semble donner entière satisfaction dans un canton en bonne partie rural et aux dimensions respectables à mille lieux du canton-ville qu’est Genève. Clé de l’édifice, la Pharmacie 24 au centre-ville de Lausanne, ouverte tous les jours de la semaine de 8 heures du matin à minuit.
Pharmacies de garde
Entre minuit et 8 heures du matin, c’est un système de pharmacies de garde qui prévaut, et dont, dans l’agglomération lausannoise, une bonne partie est encore assurée par la Pharmacie 24. Dans le reste du canton, des pharmacies de garde sont également disponibles dans une bonne quinzaine de zones géographiques. «Le principe d’une pharmacie de garde à l’hôpital comme institué à Genève n’est ni souhaitable ni transposable ici. Dans le canton de Vaud, le système actuel fonctionne très bien et est tout à fait performant, explique Christophe Berger, président de la Société vaudoise de pharmacie. Il a été établi de concert avec les pharmaciens vaudois et l’Etat de Vaud qui l’a validé». Et qui ajoute: «Il a en outre été récemment amélioré grâce à un partenariat avec la Centrale téléphonique des médecins».
En cas de besoin de médicaments entre minuit et 8 heures du matin, les patients doivent donc composer le numéro de la société de garde des médecins qui opère un premier tri.
«En cas de véritable urgence, le pharmacien de garde se déplace alors pour ouvrir sa pharmacie et servir le patient. Cela donne entière satisfaction et les besoins de l’ensemble du canton sont satisfaits, ce que ne garantirait pas le système centralisé d’une pharmacie unique ouverte en permanence.» Reste néanmoins une question en suspens. Pour les habitants de Lausanne, le tournus de garde peut en effet imposer parfois d’avoir à se rendre en milieu de nuit jusqu’à Belmont, Cully, Cugy, Prilly ou même Chavannes.
Reste le taxi
«On peut se demander si la Pharmacie 24, en entente avec la Société vaudoise des pharmaciens ne devrait également pas assurer toutes les gardes de nuit pour la région lausannoise. Cela éviterait à des patients sans voiture d’avoir à recourir à un taxi en pleine nuit pour chercher leurs médicaments», réagit Rebecca Ruiz, présidente de la Fédération suisse des patients.
«C’est vrai, il faut parfois se déplacer un peu, concède Christophe Berger. Mais c’est à un moment où il n’y a pas de trafic, et cela n’induit pas de perte de temps énorme».