Dans le cadre d’élections qui semblaient jouées d’avance, vous réalisez un excellent score en devenant le premier des «petits candidats» avec 8,5 % des voix, soit plus de 14’000 suffrages. Comment expliquez-vous ce succès que personne - ou presque - n’avait vu venir?
A mon avis, je pense que j’ai abordé des sujets non traités par les autres candidats et qui ont su fortement intéresser les Vaudois. Je veux parler ici des problèmes des agriculteurs, de l’agriculture biologique, des problèmes et des solutions que rencontre le commerce de détail. Peut être le plus important, j’ai osé jeter un regard critique sur la croissance du canton de Vaud qui repose trop sur une fiscalité des entreprises destinée exclusivement à les faire venir dans le canton, avec des effets collatéraux comme l’explosion des loyers ou des quartiers qui poussent comme des champignons. Il faut fixer impérativement les limites de cette fiscalité sur les entreprises.
Dans tous les cas, ces élections ont, selon vous, été placées sous le signe d’un arrangement entre le PS et le PLR...
... Plutôt un arrangement entre les sortants du gouvernement qui se sont tenus les coudes et qui ne se sont pas affrontés. Tout cela a mené évidemment à cette campagne un peu morne, sans vraiment de débat, ce qui, tout le monde a pu le constater, a été abondamment critiqué par la presse ces dernières semaines.
Vous apparaissez aujourd’hui comme LE trublion de la politique locale. Diriez-vous que vous êtes en quelque sorte un peu le Jean-Luc Mélenchon vaudois?
Non pas vraiment, je ne veux pas révolutionner à ce point le paysage politique, même si je dérange comme monsieur Mélenchon. Je ne partage du reste pas toutes ses idées. Mais disons que j’ai, comme lui l’a si bien fait en France, utilisé les réseaux sociaux de façon plus efficiente que mes concurrents.
Cela dit, pourquoi avez-vous choisi de vous maintenir au 2e tour ?
Mes thèmes de campagne méritent d’être portés au deuxième tour pour faire avancer le débat démocratique et aussi parce que ma campagne du premier tour a été un peu relatée médiatiquement. J’espère ainsi qu’on pourra enfin débattre tranquillement et parler du fond des problèmes de ce canton.
Il y a cinq ans, le PS vous a demandé de vous retirer. Vous l’avez fait. Feriez-vous de même cette fois?
Je ne pense pas que mes voix viennent nécessairement du PS. Il me semble que j’ai attiré des voix de l’ensemble des partis et également un certain nombre du plus grand parti vaudois, celui de l’abstention. Je leur répondrai donc que je ne me retirerai pas.
Quoiqu’il en soit, fort de ce succès au premier tour, entendez-vous être désormais plus actif encore sur le plan politique et de quelle manière?
La question se posera une fois les élections terminées. Il s’agira d’élargir le «Parti de Rien» et de recruter d’autres membres ailleurs dans le canton. Une élection en solitaire est très difficile et l’union fait la force. L’avenir du «Parti de Rien» dépend de son développement, je me vois mal repartir tout seul dans cinq ans.