Les Verts rêvent de rues sans publicité

POSTULAT • Les Verts estiment que la publicité envahit beaucoup trop l’espace public. Ils veulent que la Ville instaurent des «semaine blanche» sans pub. Leur vice-président vient de déposer un postulat en ce sens.

  • Les Verts veulent apporter de l’oxygène en ville. dr

    Les Verts veulent apporter de l’oxygène en ville. dr

Trop, c’est trop! L’espace public lausannois est saturé par les publicités commerciales. Afin d’y apporter «de l’oxygène», les Verts, par le biais de leur vice-président Vincent Rossi qui a déposé un postulat, proposent d’introduire des périodes régulières sans affichage publicitaire, des «semaine blanche» durant lesquelles les affiches seraient blanches et les panneaux vierges d’affiches.

L’exemple genevois

Genève a vécu cette situation au début de cette année. «Il s’agissait d’une semaine involontaire d’affichage vierge qui résultait d’une transition entre régies publicitaires», note-t-il. «Mais elle a suscité une extraordinaire explosion de créativité de la part de la population qui a accueilli avec plaisir ces nouveaux espaces. C’était juste génial! Au final, elle a permis aux citoyens de se réapproprier leur ville!»

Les Verts proposent ainsi que la ville de Lausanne instaure une semaine sans affichage publicitaire, une ou deux fois par année, et invite l’Exécutif à faire appliquer cette mesure dès le renouvellement de la concession d’affichage, en 2020, ou avant si un accord peut être trouvé.

Des rentrées pour la Ville

Ce type de proposition n’est pas nouveau. En 2008, le Conseiller communal Jean-Michel Dolivo (Ensemble à Gauche) avait déposé une motion demandant l’interdiction totale de toute publicité commerciale dans les rues de Lausanne. Le texte a été balayé d’un revers de la main au nom de la liberté de commerce.

En juillet 2015, le Conseiller communal de La Gauche Johan Pain, avait pour sa part déposé une interpellation jugeant que la publicité dans les rues de Lausanne était trop présente. La Municipalité avait clairement répondu qu’elle ne comptait pas réduire l’affichage dans les rues, celui-ci rapportant plus de 2,5 millions de francs chaque année à la Ville. Cela sans compter les prestations en nature offertes par la Société Général d’Affichage (SGA), qui gérait alors ce secteur, pour la promotion culturelle, sportive et politique de la Ville, mais aussi pour la sécurité routière, l’ensemble s’élèvant à quelque 900’000 francs. Quelques mois plus tard, à l’occasion de la Journée sans achat, le Front de libération de l’invasion publicitaire (FLIP) organisait pour sa part une action à Lausanne pour protester contre l’omniprésence de la publicité dans l’espace public. «Interdire la pub est certes un luxe, mais c’est un luxe qu’on doit se permettre pour la santé mentale des gens», estime Vincent Rossi qui tient à souligner que son postulat a également été signé par des élus socialistes, démocrates-chrétiens et Verts’libéraux.