Lausanne Cités: Début novembre, suite à une forte mobilisation du personnel de la Ville, vous avez accepté de rouvrir les négociations sur Equitas en faisant des propositions concrètes. Elles sont aujourd’hui rejetées. Une surprise pour vous ou une étape supplémentaire « normale » dans ce type de négociation?
Florence Germond: La Municipalité de Lausanne confirme être en discussion avec les partenaires sociaux pour construire un dispositif transitoire qui adoucisse la bascule dans le nouveau système salarial pour les collaborateurs déjà en fonction. La Municipalité entend privilégier ce canal de discussion basé sur la confiance et ne souhaite pas commenter les étapes des discussions en question.
Ce qu’on vous reproche essentiellement, c’est de vouloir instaurer pour une partie du personnel une prime au mérite.
La Municipalité ne peut que répéter sa réponse précédente sauf à préciser qu’il n’a jamais été question de prime au mérite.
Plus globalement, il est reproché au système Equitas d’enfermer un employé dans une seule classe pour l’ensemble de sa carrière…
À aucun moment, il ne s’agit d’enfermement. Les collaborateurs percevront chaque année une annuité jusqu’au maximum de leur classe soit après 27 ans. Par contre, il est vrai que le système validé par la Municipalité et le Conseil communal prévoit qu’à chaque fonction doit correspondre une classe de traitement. Il en va de la cohérence et de la transparence du système de rémunération. Autant de qualités qui faisaient défaut jusqu’ici, le descriptif des fonctions n’existant pas. Cette absence laissait le champ libre à l’arbitraire et aux incohérences. De plus, les collaborateurs évoluent professionnellement avec le temps. Selon les besoins du service, selon les places qui se libèrent, la carrière d’un collaborateur de la Ville pourra évoluer à la faveur d’un changement de fonction. Dans ce cas, l’enclassement évoluera également, en toute logique.
Le niveau salarial, et son évolution possible, demeure l’un des critères importants de la motivation d’un employé. Que comptez-vous faire pour la garantir si les mesures envisagées sont appliquées?
Un des grands principes du projet est de prévoir un système de rémunération qui respecte l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans le système actuel, les métiers féminins - à compétences égales - ne sont pas rémunérés de façon équivalente aux métiers masculins. Il a donc fallu reposer tout le système pour pouvoir répondre à l’égalité salariale. Les petits salaires avaient également une marge de progression beaucoup plus faible que les hauts salaires. Enfin, un système discrétionnaire de promotion pouvait bloquer des collaborateurs pendant des années. Avec le changement de système salarial, deux tiers des collaboratrices et collaborateurs (y compris les garderies privées) conservent ou retrouvent des perspectives de progression salariale. Equitas prévoit de revaloriser le salaire de près de 2 000 personnes.
Il est vrai que certaines personnes (un quart) voient leur salaire nouvellement bloqués. Comme déjà évoqué, nous sommes en train de négocier un système transitoire pour ces personnes.
Enfin, la rémunération même si elle est importante, n’est pas le seul instrument à disposition de la Municipalité pour travailler sur la motivation des collaboratrices et collaborateurs. Nous travaillons sur l’ensemble des conditions-cadre de travail telles que les possibilités de formation, la mobilité interne, l’aménagement du temps de travail et les autres mécanismes.