Des portraits d’artistes pour la bonne cause

PROJET SOCIO-CULTUREL • Ariane Schindelholz, fondatrice de la Coopérative Immunitas, lance un projet éditorial à visée sociale. Il s’agit de mettre en avant cinquante artistes et artisans de la région, tout en donnant l’occasion aux personnes participantes de se réinsérer professionnellement.

  • Le projet offre des occasions de stages, de formation pratique et de premiers mandats. DR

    Le projet offre des occasions de stages, de formation pratique et de premiers mandats. DR

Un sculpteur, un artiste cinétique, une couturière-designer, un oculariste, un luthier, un diaporiste… Leur point commun? Tous ont réussi le pari de vivre d’une activité artistique ou artisanale qui sort quelque peu des sentiers battus, voire unique en leur genre. Leurs témoignages, ainsi que d’autres, seront regroupés dans l’ouvrage «La main intellectuelle, Cinquante portraits d’artistes et d’artisans», dont la sortie est prévue pour le premier semestre 2020.

Soutenu par la Banque Raiffeisen Lausanne-Haute-Broye-Jorat et rédigé sous l’égide d’Ariane Schindelholz, membre fondatrice de la Coopérative sociale et culturelle Immunitas - spécialisée dans l’orientation, la formation et la réinsertion - ce projet a une vocation qui dépasse la seule présentation de parcours atypiques.

Confiance et opportunités

En effet, l’objectif visé est d’aider à la réinsertion professionnelle de tous les participants. Ces derniers, dont l’âge peut varier de 18 à 50 ans, rencontrent les interviewés, réalisent les transcriptions, font des suggestions ou prennent les photos. «Cela contribue à leur redonner confiance en leurs capacités et talents, ce qui est indispensable pour réussir à s’intégrer professionnellement», relève Ariane Schindelholz, active depuis 30 ans dans le domaine social, éducatif et de l’enseignement spécialisé. Un financement participatif a été mis sur pied pour rémunérer tous les collaborateurs du projet.

Le projet a même un double emploi: en plus de permettre aux participants de s’investir dans la réalisation du livre, il leur donne la possibilité de faire des rencontres qui débouchent souvent sur des stages ou des emplois. «Il s’agit de bien plus qu’un programme d’occupation», insiste la travailleuse sociale. L’expérience l’a montré, parmi les participants à d’anciens ouvrages tels que Le goût de l’hospitalité (2007) ou Le goût de la santé (2011), certains ont trouvé des places dans une administration communale, en tant qu’archiviste ou bibliothécaire, dans la cuisine ou l’informatique. Cette année, pour la première fois, Ariane Schindelholz s’est adjoint la collaboration d’étudiants en cinéma afin de concocter des vidéos de présentation, disponibles sur un site internet, en plus du support papier.

Réfléchir à notre rapport au

travail

La main intellectuelle, c’est aussi une invitation à réfléchir à la question du travail dans notre société, «de proposer de nouvelles possibilités qui intègrent la différence, montrer une autre économie que la production à outrance, mais qui fonctionne tout aussi bien. A la fin de la scolarité, on nous invite souvent à nous diriger soit vers un métier manuel, soit un métier intellectuel… Avec cet ouvrage, nous voulons aussi montrer que cette distinction n’a pas lieu d’être», précise la porteuse de projet. La sortie du livre et de son pendant digital est prévue pour le premier semestre 2020. Joëlle Misson

www.lokalhelden.ch/fr/

50-portraits-dartistes-et-dartisans

ariane.schindelholz@brainworking.ch