Les enfants que son nom évoque ne sont pas ceux qui s’ébattent dans le parc qui leur est destiné, mais les trois rejetons du pasteur Joseph Secrétan. Au XVIIIe siècle, sa famille vendit ce qui était une ferme à la famille Auberjonois. Au début du XXe siècle, le peintre René Auberjonois (1872-1957) et ses trois sœurs s’en défirent au profit de Lausanne.
Passé par Londres et Paris, où il rencontra l’écrivain C. F. Ramuz, l’artiste établit, en 1918, son atelier au centre de la ville, au 6 rue du Grand-Chêne, et y travailla jusqu’à sa mort. Considéré comme l’égal de Ferdinand Hodler, il brossa les décors de l’Histoire du soldat, écrite par C. F. Ramuz sur une musique d’Igor Stravinsky.
Jeunes vaches
Aujourd’hui, dans cette clairière, ne paissent plus que de jeunes vaches de la ferme voisine des Saugealles, réputée pour sa crème double, hommage aux Préalpes de la Gruyère que l’on distingue par-dessus les sapins. La terrasse-jardin est aussi avenante que les deux salles lambrissées. L’auberge a été rénovée en 2004 et depuis, Romano Hasenauer, un ancien de l’EHL, sert autant le boutefas – un saucisson dodu reconnu par une AOP – que des cardons lausannois – une pique aux Genevois qui s’en revendiquent les champions ou du gâteau à la raisinée – une épaisse réduction de pommes ou de poires, appelée aussi «vin cuit».
Ecoresponsable
Cette auberge, ouverte tous les jours, toute l’année, est à la fois verte et au vert: elle produit son énergie, cultive ses légumes, son houblon pour sa bière lancée avec la Brasserie du Jorat, et propose sa limonade Forêt, aux herbes du Jorat. Elle vient d’être reconnue Swisstainable, le label écoresponsable de Suisse Tourisme.
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com Disponible en librairie.