Il ne faut pas noyer la rivière de diamants dans le jacuzzi à bulles du palace étoilé sous un ciel éponyme: on a un problème. Cette Coupe du monde de foot 2022 conquise en bonne indue forme par le Qatar, elle encombre les encéphales au plus haut point. A bien écouter les huiles se répandre en argumentations complexes ou concaves, on aurait même tendance à penser qu'il y a un os au service après-vente.On ne parle pas ici des soucis annexes à ce stade de la compétition, notamment ceux liés aux conditions sordides dans lesquelles s'érige le chantier, non. On évoque les vraies préoccupations qui comptent: sachant que, ô divine surprise, le Qatar est à élever au rang des pays très chauds l'été, comment boutiquer au mieux le calendrier international histoire de rentabiliser un max la phénoménale force de frappe commerciale du sport, d'ailleurs que fait-on avec les Jeux olympiques d'hiver?
Un lit à baldaquin
La Coupe du monde au Qatar, c'est un lit à baldaquin sur la banquise. Le produit dépareille tellement dans l'horizon, de par ses charmes exotiques et autres particularismes d'un riche terroir, qu'on ne sait pas trop quoi en fabriquer. Un peu comme s'il y avait erreur sur la marchandise mais trêve de mécréance, seule la facture fait foi, donc il faut trouver une solution.La voici. Point 1, on ne peut à l'évidence prendre aucun risque avec les organismes des footballeurs déjà soumis à de si lourdes charges, donc le Mondial 2022 doit se dérouler à cheval sur janvier et février, si possible avec une finale fixée au soir de la Saint-Valentin histoire de semer la zizanie jusqu'au bout. Point 2, alias le coup de génie: pour ne pas causer d'ombre aux Jeux olympiques, on organise leur refonte en été, dans le désert.Les JO d'hiver, qu'on attribuerait d'office et au hasard à Doha afin d'épargner des frais supplémentaires aux six effrontées qui ont osé poser candidature de Cracovie à Pékin, entreraient alors dans une nouvelle ère. Enfin main dans la main, dans l'harmonie retrouvée de leurs intérêts concordants, la FIFA (Fédération internationale de foot) et le CIO (Comité international olympique) marcheraient de concert vers des lendemains triomphaux.
Quelques fusions
Outre l'aspect révolutionnaire des choses, l'option JO d'hiver à 60 degrés revêt contre toute apparence un caractère très environnementalo-compatible. L'énergie qu'il était initialement prévu de dilapider dans la réfrigération expresse des stades, on la recycle non sans une certaine malice dans l'alimentation des canons à neige et autres surfaces givrées indispensables à la tenu de l'événement.Un événement qu'on pourrait, soit dit en passant, torcher en une semaine au lieu de deux à condition de procéder à quelques fusions bien senties, qui auraient le mérite de condenser le calendrier tout en accroissant l'attractivité des joutes. Une épreuve de bobathlon par exemple, au cours de laquelle les adversaires auraient le droit de tirer à la carabine sur les bolides concurrents, boosterait à n'en pas douter les audiences; sans parler du jumpcurling, qui verrait les athlètes s'élancer du tremplin géant chargé de deux pierres à lancer au vol et dans la cible, tandis que l'équipe adverse balaierait l'aire d'arrivée afin d'accélérer la course des sauteurs jusque dans la fosse aux crocodiles prévue à cet effet.Un tabac garanti. Comme quoi, le Mondial 2022 au Qatar, ça n'est pas un problème. C'est l'opportunité rêvée de faire évoluer les choses... à condition de fixer les JO d'hiver au mois de juillet. Et comme ça, signe d'une infinie cohérence, on aura marché sur la tête jusqu'au bout.