Football vaudois: serait-il temps d’être «pour l’arbitre»?

SPORT • Le manque d’arbitres se fait ressentir dans le football vaudois. Un élément pourtant indispensable sur les terrains, qu’il est donc nécessaire de promouvoir et protéger.

  • La violence dans le football amateur vaudois inquiète depuis quelques années. En médaillon, Marco Castellani, responsable des arbitres au sein du FC Lonay. dr/123rf

Marco Castellani, un jeune homme de 23 ans originaire de Préverenges, est impliqué dans le monde du football depuis près de deux décennies. Après plusieurs années dans l’arbitrage, il est désormais responsable des arbitres au sein du club de Lonay. «Nous souhaitons fournir un soutien continu et prodiguer des conseils aux membres du corps arbitral pour leur montrer qu’ils sont soutenus», explique-t-il.
L’enjeu des violences verbales
C’est un défi que le club relève avec enthousiasme, car le recrutement d’arbitres peine à répondre à la demande croissante et bien que ces derniers soient obligatoirement affiliés à un club, il arrive parfois que ce lien reste superficiel. «Je pense que, de manière générale, les clubs ne fournissent pas encore assez d’encadrement aux membres du corps arbitral», confie Marco Castellani.
Pour devenir arbitre, deux formations sont nécessaires. La première permet d’officier jusqu’au niveau D, où les juniors ont aux alentours de douze ans, tandis que la seconde permet de travailler au-delà. La règle est simple: plus on fait preuve de compétence et d’investissement, plus on progresse en niveau.
Parallèlement, ils suivent des cours et des formations pour rester à jour avec les nouvelles règles. Marco Castellani explique: «Au début de la seconde formation, les procédures en cas de violences sont expliquées. Nous sommes surtout formés à ne pas réagir et à calmer la situation au maximum, tout en prenant note des numéros des joueurs impliqués.» Heureusement, les cas de violences physiques sont extrêmement rares, et bien que Marco Castellani ait été témoin de quelques altercations sur le terrain, il n’a jamais été physiquement agressé.
En ce qui concerne les violences verbales, la situation est plus complexe, le problème s’étendant également au staff et aux spectateurs. «On peut demander l’intervention du club, mais nous avons peu de prise directe sur la situation», souligne Marco Castellani. Bien qu’il parvienne à faire abstraction des commentaires extérieurs, tous ne sont pas aussi résilients. Yannick Carrard, arbitre en Promotion League et responsable du Groupe Jeunesse, souhaite justement sensibiliser les concernés à ce propos. «En 2023, nous avons organisé des séances obligatoires avec tous les entraîneurs du Canton de Vaud, de la deuxième ligue aux juniors. L’objectif était de sensibiliser les entraîneurs aux rôles des arbitres et aux dangers auxquels ils sont confrontés, tout en dialoguant avec eux pour comprendre leurs perspectives», explique-t-il. Lorsque les mots ne suffisent pas, des actions concrètes sont prises. Début avril, une journée entière de matchs de niveau D a été annulée à la suite de comportements inacceptables de la part de pluieurs parents à l’encontre d’arbitres la semaine précédente.
Encadrement précieux  
Heureusement, les arbitres reçoivent un soutien solide de l’Association Cantonale Vaudoise de Football (ACVF). Ce sont eux qui appliquent les sanctions lorsque les arbitres rendent compte d’incidents. «Nous sommes les policiers et eux sont les juges», plaisante Marco Castellani. Bien que cela puisse évoluer avec les récentes initiatives de l’ACVF, leur présence est principalement remarquée après les matchs. «Nous avons plusieurs membres au sein de la commission qui sont là pour soutenir les arbitres en cas de problèmes, explique Yannick Carrard. Cela peut aller de la rédaction des rapports à la fourniture d’un soutien émotionnel, et nous avons même des experts juridiques externes pour traiter les litiges complexes.»