«Nous pouvons compter sur une équipe de plus de quatre millions de randonneuses et randonneurs. La randonnée est une tradition bien ancrée qui a révélé des candidates et candidats d’exception», Michael Roschi, directeur de Suisse Rando.
«Sur l’impulsion de Suisse Rando, nous avions déjà tenté de convaincre le comité d’organisation des Jeux d’été de 2021 de faire de la randonnée une nouvelle discipline et de la présenter à Tokyo.» L’association Swiss Olympic qui représente ce sport à l’international et assure le rôle d’interlocutrice officielle du Comité international Olympique (CIO) n'en était donc pas à sa première tentative. Les initiatrices et initiateurs suisses ont toutefois dû faire preuve de patience, comme l’explique Roger Schnegg: «Le processus d’approbation est lent, et ce n’était alors pas le bon moment. En outre, d’autres priorités sont apparues durant la pandémie de coronavirus.» Ce n’est que récemment que le CIO a confirmé à Swiss Olympic que ce sport de masse tant apprécié serait proposé officiellement en tant que nouvelle discipline à Paris à l’été 2024. Avant qu’une discipline n’intègre le catalogue à long terme, sa capacité d’exécution est mise à l’épreuve lors d’une démonstration. A Paris, les randonneuses et randonneurs intéressés par la performance pourront ainsi mesurer leurs compétences dans trois catégories: les athlètes ayant choisi l’itinéraire court randonneront sur 20 kilomètres sur un sol principalement plat. L’itinéraire moyen s’étendra sur 50 kilomètres, sur un terrain difficile, et présentera jusqu’à 1000 mètres de dénivellation. Les personnes qui s’attaqueront à l’itinéraire long marcheront sur 100 kilomètres et suivront des chemins techniques et exigeants avec des pentes de plus de 1000 mètres de dénivellation et des terrains variés. Le classement sera établi en fonction du temps de marche et une limite de temps est définie pour chaque catégorie. Les participantes et participants devront obligatoirement avoir avec eux un GPS, un kit de premiers secours et une réserve d’eau d’un litre au minimum. Les bâtons de randonnée ne sont toutefois autorisés en tant qu’aide à la marche que pour les itinéraires moyen et long. Préparatifs en cours... La Flamme olympique n’atteindra Paris que dans quelques mois, mais l’organisation de la compétition de randonnée bat déjà son plein, et la protection de la nature est une préoccupation majeure. Michael Roschi poursuit ses explications: «Les athlètes marcheront sur des chemins de randonnée pédestre préexistants, aucun nouveau sentier ne sera aménagé pour l’occasion. De plus, les itinéraires ne passeront pas par des sites de protection de la faune ou des sites naturels. Enfin, une équipe de bénévoles fera en sorte que les parcours soient débarrassés de toute pollution éventuelle après la compétition.» Les sportives et sportifs sont déjà en train de s’entraîner de manière intensive. En tant que pays de randonneuses et randonneurs, la Suisse a de bonnes chances de monter sur le podium: «Nous pouvons compter sur une équipe de plus de quatre millions de randonneuses et randonneurs. La randonnée est une tradition bien ancrée qui a révélé des candidates et candidats d’exception», se réjouit Michael Roschi, le directeur de Suisse Rando. "Alors qu’en Suisse, nous promouvons principalement la santé et le plaisir d’être dans la nature, ce sont les performances sportives et le fait de se mesurer aux autres qui priment en France, par exemple" ajoute-t-il,. La capitale française est donc le théâtre idéal pour le lancement de la randonnée en tant que nouvelle discipline olympique. Ce qui fait la particularité de cette activité, c’est sa popularité auprès de la population ainsi que les notions de cohabitation et d’inclusivité. «La randonnée peut se pratiquer tout au long de la vie: l’âge, mais aussi l’origine et le niveau sportif ne jouent aucun rôle. Des atouts dignes de l’esprit olympique», estime encore Michael Roschi.