C’est une évidence, les médecines complémentaires ont le vent en poupe et un grand nombre de médecins et hôpitaux en proposent aujourd’hui à leurs patients. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Par médecines complémentaires, on entend toutes les approches de soins qui ne font pas partie de la médecine conventionnelle occidentale, appelée également allopathique. Elles sont dites complémentaires parce qu’elles sont utilisées en complément de la médecine classique et non à sa place, comme c’est le cas pour les médecines alternatives.
Dans l’immense majorité des cas, il s’agira de méthodes dont l’objectif est de renforcer le potentiel autocuratif du corps. Un de leurs points communs est qu’elles ne sont pas enseignées dans le corpus de base de la formation médicale, alors que des formations post graduées reconnues par la FMH sont en revanche disponibles, du moins dans certaines disciplines.
Remboursement ?
Plébiscitée et enseignées, les médecines complémentaires se voient remises en question en termes d’économicité, et de remboursement aux patients. Depuis le mois de juin 2017, et sous la pression populaire, le conseil fédéral s’est ainsi finalement résolu à mettre à la charge de l’assurance de base les prestations d’acupuncture, de médecine anthroposophique, de la médecine traditionnelle chinoise, de l’homéopathie et de la phytothérapie. Ceci à condition qu’elles soient dispensées par des médecins diplômés dans l’une de ces disciplines, les prestations fournies par des thérapeutes non médecins relevant toujours des assurances complémentaires.
Une décision qui a fortement déplu aux assureurs-maladie dont la faîtière a tenu à rappeler qu’en dépit de tentatives répétées, il n’a pas été possible de démontrer de manière scientifique l’efficacité de la médecine anthroposophique, de l’homéopathie, de la phytothérapie ou de la médecine traditionnelle chinoise.
Efficacité ou placebo ?
Et c’est là que le bât blesse, entretenant une véritable guerre de religion entre pro et anti-médecines complémentaires, ces derniers remettant en cause leur efficacité. La réponse bien sûr est complexe, certaines médecines ayant été validées par des études scientifiques basées sur la preuve, d’autres pas. Sans compter le fait qu’intervient là encore le célèbre effet placebo qui fait que certaines médications n’agissent que parce que le patient - et parfois son médecin ! – y croient.
Résultat: une chatte n’y retrouverait pas ses petits et en médecine complémentaire comme en médecine classique c’est bel et bien le lien de confiance qu’entretient le patient avec son soignant qui sera déterminant pour le choix de la démarche thérapeutique.
Avec la collaboration du Pôle prévention et promotion de la santé - Réseau Santé Delta.