Le glaucome: un mal silencieux à dépister absolument
Santé et Bien êtreRédigé par Charaf Abdessemed
PRÉVENTION • Sans même le savoir, environ 100’000 Suisses souffrent de glaucome, une maladie grave de l’œil qui conduit à la cécité. Principale difficulté: seul un examen ophtalmologique permet de la détecter à temps. Des dépoistages gratuits sont proposés tout au long du mois de mars.
Dès l’âge de 40 ans, un contrôle systématique tous les 3 ans s’impose. DR
C’est une maladie traître et insidieuse, qui peut évoluer sur de longues années parfois même deux décennies, en silence et sans le moindre symptôme. Elle est totalement indolore et son principal et unique symptôme est une baisse progressive de la vision périphérique, au niveau du champ visuel. Tellement progressive d’ailleurs, qu’on ne s’en rend pas compte parce qu’on s’y adapte peu à peu. Jusqu’à la catastrophe: la cécité, complète, définitive, irréversible.
Ce tueur de vue silencieux, c’est le glaucome chronique à angle ouvert, une maladie qui touche en Suisse environ 1,5% de la population, une proportion qui va jusqu’à 5% après 70 ans. La cause exacte de cette maladie est inconnue, même si sans aucun doute, l’âge et le vieillissement jouent un rôle important. Pour le reste, l’existence de cas de glaucome chez des membres de la famille, mais aussi le fait d’être soi-même atteint de myopie, sont des facteurs de risques connus.
Examen de routine
Mais de quoi s’agit-il exactement? Pour schématiser, notre œil est aussi une cavité qui contient des fluides en mouvement. Lorsque pour une raison ou une autre, la circulation de ceux-ci est entravée, la pression à l’intérieur de l’œil augmente au-delà de la normale et entraîne progressivement une atteinte du nerf optique, dont le rôle est d’envoyer les messages visuels au cerveau.
Et c’est là que le dépistage prend toute son importance. Un simple examen ophtalmologique de routine permet en effet de détecter les premiers signes de la maladie (en général une augmentation de la pression dans l’œil) et d’intervenir avant que le nerf optique ne soit abîmé ou irrémédiablement détruit. Car la médecine n’est pas démunie contre le glaucome. Si elle ne sait pas encore le guérir - c’est une maladie chronique que l’on garde tout au long de sa vie -, elle sait très bien le contenir, au point que l’on peut vivre tout à fait normalement avec, et sans perdre la vue. Dans la plupart des cas, de simples gouttes à instiller chaque jour dans les yeux permettent de rétablir la pression oculaire et d’éviter la destruction du nerf optique. Dans des cas plus complexes, il faudra par contre faire appel au laser voire même à la chirurgie oculaire pour tenter de normaliser la situation.
Avec la collaboration de
Dépistages gratuits durant tout le mois de mars
Dans le cadre de la semaine internationale du glaucome, Swiss Visio offre des tests de dépistage du lundi 2 mars au mardi 31 mars 2020. Prenez rendez-vous dans l’un de nos Centres participants au +41 58 274 22 00.
• Swiss Visio Montchoisi, Avenue du Servan 38, 1006 Lausanne
• Swiss Visio La Providence, Faubourg de l’Hôpital 81, 2000 Neuchâtel
• Swiss Visio Lutry, Ruelle des Halles 1, 1095 Lutry
• Swiss Visio La Tour-de-Peilz, Avenue Gustave-Courbet 6, 1814 La Tour-de-Peilz
• Swiss Visio St-Imier, Rue du Dr-Schwab 8, 2610 St-Imier
Avis du spécialiste, le Pr André Mermoud
Pr André Mermoud
Spécialiste FMH en Ophtalmochirurgie
En quoi le dépistage du glaucome est-il important?
En Suisse, environ un quart des personnes qui souffrent d’un glaucome ne savent pas qu’elles en sont atteintes. Elles passent entre les gouttes du système de santé, et courent à terme, un très grand risque de devenir aveugles. Le dépistage est donc important car il permet de détecter la maladie à un stade précoce chez des gens qui ne présentent aucun symptôme, puisque cette pathologie, jusqu’à un stade avancé, passe souvent inaperçue. En Suisse et dans le monde, le glaucome est d’ailleurs la première cause de cécité irréversible!
En quoi consistent ces examens de dépistage?
A partir de 40 ans, chacun devrait se faire dépister tous les trois ans chez un ophtalmologue. Il s’agit de mesurer la pression oculaire, mais aussi de vérifier l’état du nerf optique via un fond d’œil. Ce dernier examen est absolument indispensable car certains glaucomes surviennent alors même que la pression intraoculaire est normale. Au final, il s’agit de deux examens très simples et totalement indolores, que l’on ne complètera par d’éventuelles autres investigations que s’il y a des doutes.
Guérit-on du glaucome?
Non, mais on le soigne en faisant baisser la pression oculaire et assurant ensuite une surveillance régulière, car un glaucome même soigné peut toujours un jour se manifester à nouveau avec une pression élevée. Moyennant cela, on peut vivre tout à fait normalement et sans perte de vision.