La crise est inédite. Une épidémie d’ampleur mondiale, un virus nouveau, dont on ne connaissait rien, une mortalité non négligeable, des conséquences économiques et sociales dramatiques pour nombre de professions. Pour beaucoup, malades et non malades, l’épidémie de coronavirus s’apparente à un chemin de croix dont personne ne voit encore le bout, même si les vaccins laissent entrevoir une lueur d’espoir.
Faire face à l’inconnu
Les malades d’abord, ont dû affronter l’inconnu et à l’absence de réponses de la part du monde médical, très démuni face à une pathologie qu’il ne connaissait pas et ne savait pas soigner, mais aussi aux incertitudes liées à l’évolution de leur propre état de santé, avec des craintes d’aggravations subites et de décès. Sans compter l’impossibilité, au cours de leur prise en charge médicale parfois très longue, de communiquer avec leurs proches, suscitant chez les patients les plus âgés, de véritables états confusionnels, voire même des symptômes dépressifs.
Aux urgences, bien des patients diagnostiqués Covid positifs mais dont l’état de santé était jugé stable, étaient renvoyés chez eux, faisant face seuls et désemparés à de multiples craintes, à l’apparition de nouveaux symptômes qui les conduisaient à consulter encore et encore. Avec le spectre de l’apparition de séquelles tardives et inattendues, alors que la guérison était tenue pour acquise.
Affres de l’isolement
Et puis il y a les autres: les personnes non infectées mais en isolement, qui ont dû gérer aussi la solitude, l’isolement, l’ennui et la sédentarité, avec pour seule compagnie, la litanie des informations médicales à la télévision et sur internet, tout aussi alarmantes que contradictoires et anxiogènes.
Des informations qui d’ailleurs ont scandé la vie de toute la population, marquée par les semi-confinements, la fin des activités collectives, les annonces politiques erratiques, la restriction drastique des rapports sociaux et la quasi-impossibilité de partir en vacances.
Consultations
Le résultat: une anxiété et un stress majeurs, une perte de repères qui pour les personnes les plus vulnérables, ont parfois conduit, comme en attestent de nombreux praticiens, à des décompensations psychiatriques, d’ailleurs récemment objectivées par les résultats des «Swiss Corona Stress Study» des universités de Bâle et de Zurich. Aussi bien pour des patients déjà suivis que pour de nouveaux malades, le nombre de consultations psychothérapeutiques a pris l’ascenseur. Les helpline de soutien aussi ont été prises d’assaut, témoignant du désarroi d’une large frange de la population, alors que la fréquence des dépressions graves aurait explosé, touchant prioritairement la jeunesse.
Face à la gravité de la situation, la task force fédérale Covid-19 a recommandé la semaine dernière «d’étendre la sensibilisation du public aux problèmes de santé mentale et aux possibilités de traitement, et promouvoir des mesures préventives fondées sur des données probantes, telles que l’activité physique ».
Avec la collaboration du
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