La boule au ventre, avant d’aller au travail. Les soucis professionnels qui vous poursuivent même une fois rentré à la maison, et pire encore, durant des vacances que vous croyiez bien méritées. Faites attention, ces symptômes sont peut-être annonciateurs d’un épuisement professionnel. Mais attention, il ne s’agit pas d’une fatigue ou d’un coup de stress passager. Ce que l’on appelle burnout est d’abord la conséquence d’un stress chronique au travail qui évolue sur la longue durée – au-delà de six mois - et qui finit par conduire à un véritable épuisement, cause d’une grande souffrance chez les personnes qui en sont atteintes.
Dans ce cas, le corps se met à «parler» (tensions, maux de tête, troubles digestifs), l’intellect aussi (pertes de mémoire, difficultés de concentration), les émotions sont exacerbées (irritabilité, humeur négative) et les relations personnelles et professionnelles en pâtissent tant le travail envahit la vie privée et les ruminations mentales sont omniprésentes. Des symptômes qui peuvent devenir très handicapants, proches de la dépression mais qui n’en relèvent pas, car contrairement à la dépression, le burnout est strictement lié au stress professionnel et ne se soigne d’ailleurs pas par des antidépresseurs, même s’il relève dans les cas graves d’une prise en charge spécialisée.
Gestion du stress
Comment donc prévenir la survenue d’un épuisement professionnel qui peut même, dans certains cas extrêmes, conduire à des idées suicidaires? Si les entreprises peuvent - et elles le font de plus en plus, mettre en place des mesures afin de permettre à leurs employés de limiter les risques d’apparition d’un burnout, il appartient à chacun de penser à se préserver en utilisant sa propre marge de manœuvre pour adopter une attitude différente et des pratiques à même de le protéger.
D’abord en sachant en reconnaître les signes avant-coureurs, véritable invitation à «lever le pied» et à conserver une saine distance avec son travail, mais aussi en ayant recours à l’exercice physique régulier qui facilite considérablement la gestion du stress.
Enfin, il est important de rester très attentif à maintenir d’indispensables périodes de repos et de récupération. Car si le stress en lui-même n’est pas forcément négatif – il peut même parfois être stimulant – c’est sa répétition permanente et son maintien à des niveaux élevés qui conduisent à l’épuisement.
Charaf Abdessemed
Avec la collaboration du Pôle prévention et promotion de la santé - Réseau Santé Delta.