Deux communes disent «non» à Malley

GROS-DE-VAUD • Dans la participation au finance- ment d u futur complexe sportif de Malley, 27 commu- nes sur 29 sont aujourd’hui acquises, ou presque, à la cause. Les irréductibles: Poliez-Pittet et Jorat-Menthue.

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«Nous sommes éloignés et je ne vois pas quels avantages nos habitants tireront du nouveau centre sportif de Malley», explique, convaincu, Serge Savoy, syndic de Poliez-Pittet. Ce que Patrick Keller, son homonyme de Jorat-Menthue, résume en une seule phrase: «Comparé aux coûts, peu d’habitants pourront en profiter si l’on considère le manque de moyens à disposition pour s’y rendre.» L’éloignement par rapport à Malley, couplé aux finances et au manque de transports publics, sont les raisons assumées de leurs avis défavorables au renouveau du site sportif de Malley.

Pour Jorat-Menthue, la participation s’élèverait à 16’000 francs par an, 9000 francs pour Poliez-Pittet. Cette estimation prend en compte la situation de la commune en fonction du nombre de ses habitants et de sa richesse actuels. Et plus la commune est éloignée et les transports insuffisants, plus le coût baisse. Puisque le montant est calculé à l’horizon 2022, ses chiffres sont susceptibles de changer en fonction de l’évolution de chaque commune.

Jouer sur deux fronts

Mais ce n’est pas tout! Les deux communes du district du Gros-de-Vaud se posent aussi une autre question: celle de leur adhésion simultanée à deux associations régionales: Lausanne Région et celle du Gros-de-Vaud (ARGDV). Serge Savoy remarque: «Nous finançons sur deux fronts. Nous nous demandons s’il est toujours utile d’être membre de Lausanne Région.» Patrick Keller renchérit: «Des infrastructures sont aussi à mettre en place dans le Gros-de-Vaud et ce ne sont pas les communes de Lausanne Région qui les financeront.» Pour lui aussi, la pertinence de l’adhésion à l’association régionale se posera si le Conseil communal refuse le préavis.

Préavis ou pas

A Jorat-Menthue, la Municipalité a décidé de présenter le préavis au Conseil communal tout en expliquant son avis défavorable lors de sa séance du 1er juin. A Poliez-Pittet, on ne le voit pas de cet œil: «Nous n’allons pas présenter un préavis positif au Conseil. Nous allons l’informer de notre décision de refus. S’il souhaite malgré tout participer, alors nous devrons nous conformer à ce souhait.»

Début mars, la commune de Savigny, auparavant réfractaire, avait changé son fusil d’épaule en présentant favorablement le préavis au Conseil communal qui statuera fin juin. «Espérons que Poliez-Pittet et Jorat-Menthue suivront le mouvement», souhaite Gustave Muheim, président de Lausanne Région, tout en insistant sur la liberté de choix des communes. Ces dernières doivent se prononcer de manière définitive avant les vacances d’été. Si des refus s’officialisent, les coûts non couverts seront reportés à la charge de Lausanne, Renens et Prilly.