Ah le bush namibien, sa faune, sa flore sauvage et clairsemée, ses paysages splendides. Une vraie invitation à la chasse, dure, à l’ancienne, seul face à la bête immonde, à pile ou face, soit soi, soit elle, à la vie à la mort, à quitte ou double, à la loyale…
D’un côté, le chasseur d’élite surarmé, et formé militairement, de l’autre, la bête noire, la chair à Mandela et consorts, sortie des townships ou de la savane pour mener une guérilla amorale et immorale…
Alors? Alors rien? Comme pour tout aventurier en survie dans des milieux extrêmes, comme pour tout sportif de très haut niveau, tout n’est qu’entraînement mental, le réel n’existe pas, il suffit de savoir se dissocier, switcher son cerveau sur «off» et y aller. 40 ans plus tard, le mec à Meghan, ne le fera-t-il pas lui aussi, dans un Afghanistan bien moins dangereux que Buckingham Palace? Boom, 35 barbus éliminés!
Barbus ou blacks, même croisade: pas de questions à se poser, pas d’états d’âme, pas d’états d’armes, il y les bons et les méchants, une cible dans le viseur, une mission à accomplir, la patrie en danger, colonisée par ces sous-hommes à la peau ou à l’âme d’une noirceur sans nom...
Alors, on défend son pays, on agit, on appuie sur la gâchette, et pouf, la cible s’évanouit, disparaît. Tout au plus reste-t-il une disgracieuse tâche noire auréolée de rouge, gâchant la douce poésie du bush dans l’aube émergente de la nuit australe.
Ensuite? Toujours rien: well done old chap, comme dirait Maudet, target killed, game over...
On rentre de mission, on prend une bonne douche, on décapsule une bonne bière bien fraîche, et le lendemain après une nuit sans cauchemars, on recommence...