Ben is back
Ce drame intimiste, poignant et intense, offre un nouveau grand rôle à Julia Roberts, plus convaincante que jamais en femme forte et battante, prête à tout pour aider son fils narcodépendant, interprété par un autre acteur impressionnant de justesse et d’intensité, Lucas Hedges. C’est ce duo impeccable qui porte le film, sobre et simple, et nous emporte avec lui, de la première à la dernière minute. Impeccablement réalisé par Peter Hedges, le père de l’acteur principal, ce drame familial, chronique d’une rédemption impossible, a des saveurs de thriller dans le traitement de sa deuxième partie. Sans esbrouffe, sans (trop de) mélo, sans pathos, le cinéaste dresse le portrait poignant de l’amour inconditionnel d’une mère que rien ne peut entraver. La narration, parfaite, offre une multitude de rebondissements dans une unité de temps très courte (vingt-quatre heures seulement) et, même si la charge d’effets mélos de la fin vient un peu gâcher l’ensemble, on ressort littéralement ébloui par la performance de Julia Roberts, qui tient là sans aucun doute son meilleur rôle depuis Erin Brockovich.
Mony Monster
Le film réalisé par Jodie Foster, et présenté hors-compétition lors du Festival de Cannes 2016, est tout à la fois un thriller solide, une satire grinçante, et une attaque en règle de l’ultra-libéralisme et de l’appétit du spectacle qui gouvernent la société américaine, parfois dans leurs formes les plus spectaculaires et monstrueuses. Servi par un casting impressionnant, qui aligne entre autres George Clooney et Julia Roberts (oui: c’est sa semaine !), le propos du film est rendu encore plus percutant par sa mise en scène nerveuse et efficace. Loin d’être un pamphlet intello, «Money Monster» est un vrai tour de force: un pur film à suspense, nerveux et efficace, qui fait battre le palpitant, tourner les méninges et grincer des dents.