Jimi Hendrix a brûlé sa guitare sur scène à Monterrey, Serge Gainsbourg un billet de 500 balles en direct à la télévision française et Thomas Wiesel, lui, a déchiré sa carte Crédit Suisse sur la scène du Lido de Lausanne pour protester contre sa fermeture imposée par la banque, propriétaire du bâtiment. Il y a du rockeur en combustion sous l’aspect réservé du stand-upper romand. Quand j’ai connu Thomas, il jouait pour les toutes premières fois de sa vie, en public et en anglais, au feu Lido justement. C’était au début de la décennie, il n’avait dans sa garde-robe qu’une dizaine de t-shirts, et à peu près autant de vannes. Aujourd’hui, il en a des milliers. Son dressing aussi est plein à craquer. Mais si Thomas est un peu aux t-shirts ce que la Belgique est à la bière, à savoir une sorte d’éphéméride, sur scène, il n’a rien d’éphémère: l’humoriste débutant qu’on avait l’habitude de confondre avec l’informaticien du coin a brillamment réussi sa percée et l’étendard Wiesel flotte fièrement et pour longtemps sur les cimes de l’humour romand.
Tu fais quoi à la rentrée?
J’essaie d’y penser le moins possible, c’est le principe de l’été non? On prépare une maquette d’émission télé pour la rentrée. Je continue les chroniques mensuelles aux Beaux Parleurs sur La Première, et normalement avec «Le Temps», et les spectacles en Suisse romande et ailleurs.
L’été de Thomas Wiesel en cinq points cardinaux
Une occupation : Un basket en plein air avec mes potes, où je peux démontrer que je suis très mauvais en basket mais meilleur en trash-talk.
Une destination : Montréal, j’y suis en ce moment, ça fourmille d’humoristes tout l’été, c’est très stimulant, ils ont tout compris à l’humour comme je l’aime.
Une boisson : Un cidre beaucoup trop sucré, je ne tiens plus l’alcool depuis la fin de mes études donc je fais attention.
Un tuto beauté : Me laisser pousser la barbe, j’ai dû me raser pour jouer King Joffrey dans la parodie «Game of Thrones» de 26 minutes, et l’image de mon visage imberbe me hante encore.
Un tube de l’été : «DNA» de Kendrick Lamar, je m’efforce d’en apprendre les paroles mais y en a beaucoup trop et mon cerveau est plus aussi réactif qu’à l’adolescence.