Si Laurence Vinclair est depuis 2008 à la barre des Docks, le navire amiral des scènes musicales lausannoises, mène-t-elle pour autant une vie de rockeuse? Alors tout dépend de ce qu’on sous-entend par «vie de rockeuse». D’un côté non, car elle ne boit pas (trop), ne fume pas, et préfère le champagne à la bière. D’un côté oui, car elle passe son temps à acheter des vinyles et courir les concerts, même dans les autres salles. Et puis en ce moment, elle lit Vernon Subutex. Cette enfant du rock a découvert grâce à son métier de programmatrice de nombreux genres qu’elle n’écoutait pas avant, comme le hip-hop ou les musiques électroniques. Aux Docks, sa mission est justement de faire découvrir des groupes, en programmant des newcomers, comme The Idles, un jeune groupe anglais qui ressuscite l’esprit profond du mouvement punk, et en soutenant la scène des musiques actuelles suisses, tous styles confondus. La salle lui permet aussi de proposer des rendez-vous avec des phénomènes fulgurants, allant de The Two qui a créé l’émeute un dimanche à 18h, à Indochine, venu remplir les Docks en une poignée de secondes juste après le Stade de France.
Entre deux dates de sa saison très chargée en émotions musicales intenses et variées (rien que la semaine dernière, la salle a accueilli Cat Power, Hyphen Hyphen, Morcheeba et John Butler!), Laurence explore la vie culturelle romande sous tous les angles, du LUFF lausannois à la Maison d’Ailleurs d’Yverdon en passant par l’Alhambra à Genève. Exploration qu’elle étend jusqu’aux Docks, puisqu’elle développe de nombreuses collaborations avec des festivals et institutions culturelles comme Jazz Onze + (concert de Femi Kuti le 7 novembre), le Blues Rules de Crissier (concert d’Otis Taylor le 10 mai) ou l’EJMA avec une soirée spéciale le 16 décembre.