Le Rajasthan se veut la vitrine magique de l'Inde des maharadjas. Pour un premier voyage, c'est l'occasion rêvée d'être traité comme un prince dans des palais somptueux. Plus au Sud, le Kerala est devenu une destination très tendance. Dans ce petit Etat face à la mer d'Oman, la mode est de naviguer dans les fameux backwaters, dédale de canaux, rivières et lagunes sur lesquels voguent des bateaux-maisons parfois très luxueux. Ce n'est pas une raison pour oublier Cochin (Kochi), la ville la plus peuplée où le célèbre navigateur portugais Vasco de Gama est enterré.
Du Rajasthan à Varanasi
En reprenant leur bâton de pèlerin direction l'Etat de Madhya Pradesh, les amateurs de sites rupestres grandioses seront émerveillés par le complexe de Khajuraho, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Mais quel génial coquin a sculpté ses rêves érotiques avec autant de génie évocateur? Un génie architectural que l'on retrouve également dans l'Etat voisin de l'Uttar Pradesh… avec l'incontournable Taj Mahal. Pas assez de mots pour décrire ce mausolée de marbre blanc construit par l'empereur moghol Shâh Jahân en mémoire de son épouse.Mais il n'y a pas que la pierre sacrée. L'Inde est aussi le pays des grands fleuves. Le Gange ne se conçoit pas sans Varanasi (Bénarès), cette grande métropole de villages ou de quartiers. L'ambiance se veut-elle inspirante, malsaine? Envoûtante, plutôt, même sur les marches des ghats, ces escaliers qui épousent les berges pour descendre vers les rives, avec ces foules colorées au moment des bains rituels ou de la puja (offrandes). Varanasi cultive d'ailleurs un savoir-faire ancestral. Il suffit de se perdre volontairement dans les ruelles de Bhelupura pour comprendre que le fil de soie est un trésor pour les milliers d'artisans qui le travaillent.
La force tranquille de Calcutta
Et que dire de Calcutta (Kolkata, en bengali), l'ancienne capitale de l'Empire des Indes britanniques située à l'est du pays. Les lumières y sont douces et sereines mais elles n'apprivoisent ni n'effacent la poussière et la pauvreté. Dans cette mégalopole, on y devine un cœur qui (se) bat, loin de Bollywood et des nouveaux métiers dorés sur tranche. Un coup de cœur? Assurément! Et pas seulement pour la mémoire de Mère Teresa. Du temps de l'Empire britannique, on la disait deuxième plus belle ville du monde (après Londres, naturellement). Avant 10 heures du matin, les rues sont presque désertes.Un matin, j'ai pris le petit-déjeuner chez un peintre-galeriste (la galerie est sur le lit, dans la chambre!). Plus tard, dans l'arrière-cour d'un ancien atelier de réparation automobile, un descendant (désargenté) de maharadja m'a dévoilé le palais de ses ancêtres qu'il rénove avec les moyens du bord parce qu'il croit en la culture.Aux dernières heures du jour, la rivière Hooghly semble séparer deux mondes. Dans le quartier de Kurmatuli, les potiers s'attardent sur leurs créations. La journée s'achève à l'étage d'un immeuble historique délabré. Des Indiens aisés ont pris place dans les vieux fauteuils d'un ancien Club anglais. Désormais, le whisky est indien.