Judy
En s’attachant à raconter les huit derniers mois de la vie de l’ex-enfant star Judy Garland, le réalisateur Rupert Goold, inconnu au bataillon, signe un biopic touchant et brillant qui oscille en permanence entre l’insouciance des comédies musicales dont Judy fut la plus grande des stars, et le dur revers d’une médaille trop lourde à porter, offrant un rôle en or et un second Oscar à Renée Zellwegger, qui effectue enfin son grand retour sur les écrans après une longue traversée du désert. Evitant soigneusement de tomber dans le pathos, ce très bel hommage plein de grâce et d’empathie pour son emblématique héroïne, retrace un chant du cygne hollywoodien plein de douleur et de superbe, évoquant aussi la domination totale et choquante du tout puissant Louis Mayer de la Metro Goldwyn Mayer, qui va littéralement broyer physiquement et mentalement son enfant superstar pour l’exploiter au maximum. Larmes, swing et paillettes quelque part derrière l’arc-en-ciel.
Papi-Sitter
Deux grands-pères que tout oppose vont devoir cohabiter malgré eux pour s’occuper de leur petite-fille Camille, plus préoccupée par sa soif de surf et de liberté que par les révisions de son bac. L’ancien flic Olivier Marchal y joue un papi ex-gérant magouilleur de boîte de nuit, et Gérard Lanvin cabotine en officier de gendarmerie retraité. Ce casting décalé aurait pu être une bonne idée, si le film avait été mieux écrit, ou même écrit tout court. Ici, les deux acteurs livrent des numéros caricaturaux et peinent à convaincre dans leurs rôles respectifs. Le réalisateur Philippe Guillard, ancien champion de rugby, qui avait signé préalablement un feel good movie touchant et sympathique sur le monde de l’ovalie, «Le Fils à Jo», ne transforme pas son essai et semble avoir enfilé une paire de gros sabots pour cette tentative de comédie populaire qui joue sur une double opposition pleine de poncifs: les vieux contre les jeunes, et les conservateurs contre les progressistes. C’est plus papi-bof que papi-boom.