Chaque film de Gaspar Noé est une expérience de cinéma intense et radicale, pas toujours agréable. Le cinéaste aime explorer les profondeurs de l’être humain, son âme, son corps, ses peurs, ses désirs, jusqu’aux tréfonds de l’existence. Après l’électronique et surexcité «Climax», qui débordait de pulsion de vie jusqu’au point de rupture auquel mène toujours l’excès, place au contemplatif et inexorable «Vortex» qui filme sans complaisance et avec tendresse la fin de vie d’un couple d’octogénaires dont le corps et l’esprit partent peu à peu à la dérive. On suit ces deux êtres, magnifiquement interprétés par Françoise Lebrun et Dario Argento, jusqu’à la fin, un dernier soupir en forme de libération et de déchirement. Comme leur fils (touchant et sombre Alex Lutz), on ne peut qu’assister, impuissant, à la dégringolade finale de la vie qui se carapate. Ces êtres-là, qui ont tant vécu, et que nous avons tant aimés, ne seront bientôt plus que des souvenirs, un cœur serré à leur évocation, parfois un sourir, une petite urne funéraire. On sent que Noé cherche à apercevoir, observer, matérialiser ce point de bascule entre l’existence et la non-existence. «Vortex» est un film exigeant, dur, implacable, mais en même temps rempli d’amour et de vie.
Sortie cinéma: Vortex
«Vortex» est un film exigeant, dur, implacable, mais en même temps rempli d’amour et de vie.