Joyeuse retraite
Il y a certains réalisateurs qui devraient recevoir à Noël un exemplaire du livre «La Comédie pour les Nuls». Fabrice Bracq fait partie de ceux-là. Avec son premier long métrage «Joyeuse retraite», il signe une comédie maladroite, ratée et exaspérante, dont la mécanique comique souffre de rouages particulièrement grippés. Si les intentions sont louables et le premier quart d’heure plein de promesses, durant lequel on se prend à rêver d’une bonne dose de satire familiale saupoudrée d’humour noir, on est vite consterné par la mise en scène maladroite de chaque gag et les ficelles énormes et nombreuses qui tiennent l’ensemble tant bien que mal. L’argument scénaristique s’essouffle en vingt minutes à peine, et on sent que l’ensemble a du mal à ne pas se déliter complètement avant la fin du temps règlementaire. Si Thierry Lhermitte n’est pas mauvais, l’humoriste Nicole Ferroni et la vétérane Michèle Laroque s’en donnent à cœur joie dans l’outrance agaçante en mode «théâtre de boulevard». Il faut malheureusement plus qu’une idée et deux vannes pour faire une bonne comédie: il faut de l’écriture et de la précision, deux choses qui font cruellement défaut ici.
Franz, dimanche 24 novembre, 21h05, France 2
Un sentiment de déception plane face à «Frantz», signé François Ozon, tant on frôle l’ennui dans ce remake inutile du classique «Broken Lullabies» d’Ernst Lubitsch sorti en 1932. Formellement plan-plan avec son alternance de passages noir et blanc et couleurs un peu facile, totalement surjoué par un Pierre Niney peu convaincant, le film est sauvé par la lumineuse interprétation de Paula Beer, vrai soleil noir en veuve déchirée par le chagrin et l’envie de vivre et d’aimer encore malgré tout. François Ozon n’est ja mais aussi bon que quand il s’agit de filmer au plus près le corps et l’esprit féminin. Pour le reste, c’est raté.