Georges, un acteur célèbre et vieillissant, se voit attribuer une nouvelle assistante personnelle alors que son bras droit et seul compagnon doit s’absenter plusieurs semaines. Comme lui, la jeune femme est puissante et massive, suffisamment pour l’épauler au quotidien tant physiquement que moralement. Car Georges est un peu à la dérive. Entre ces deux corps et âmes robustes et farouches va se tisser un lien indéfectible. Gérard Depardieu est bouleversant dans un rôle-reflet qui nous confronte à la possibilité d’une réalité : on ne sait jamais vraiment où se situe la frontière entre l’acteur Gérard et son personnage Georges. Filmé avec beaucoup de douceur et de délicatesse par la jeune réalisatrice Constance Meyer, qui signe ici son premier long-métrage, «Robuste» nous emmène dans un pas de deux intime, la danse de deux solitudes qui se rencontrent et s’épaulent. La cinéaste en profite pour explorer avec acuité les coulisses du métier, et évoque les fragilités de l’acteur, l’ambivalence de sa posture, entre être désiré, omnipotent, et instrument malléable au service d’un cinéaste, d’un producteur.