Il y a quelque chose de fascinant dans le grand n’importe quoi permanent que représente en général le cinéma de Roland Emmerich. Je suis certain que dans une ou deux générations, le vieux Roland deviendra un cinéaste uber-branché, hyper-culte, une sorte de Ed Wood du numérique. «Moonfall» est fascinant à bien des égards tant il tente un grand écart absolu entre théories du complot et théorèmes scientifiques ardus (la sphère de Dyson), antimilitarisme ambiant et patriotisme convaincu, apocalypse totale et renaissance new age, grand spectacle parfois réussi et scène intimistes parfois gachées, vannes qui tombent à l’eau et humour involontaire qui fonctionne. Comme un enfant turbulent dans sa chambre, le petit Roland mélange tous ses jouets (la planète, les aliens, les navettes spatiales, les militaires, la lune, les bateaux qui volent, ah ça il aime bien les bateaux qui valdinguent dans tous les sens le petit Roland) pour les balancer les uns contre les autres et tout faire péter! Ça marche plutôt bien dans l’ensemble, pour peu qu’on évite soigneusement de réfléchir, car le casting est avenant (mention spéciale à John Bradley, inoubliable Samwell Tarly de «Games of Thrones»), et Emmerich trace le sillon de son histoire au Caterpillar avec une telle volonté d’y croire qu’on est presque pris au dépourvu.
Sortie cinéma: Moonfall
«Moonfall» est fascinant à bien des égards tant il tente un grand écart absolu entre théories du complot et théorèmes scientifiques ardus (la sphère de Dyson), antimilitarisme ambiant et patriotisme convaincu.