Once Upon a time... in Hollywood
Le neuvième long métrage de Quentin Tarantino est une nouvelle leçon de cinéma et de narration aussi éblouissante que divertissante. Le cinéaste a gagné en maturité et ose prendre son temps pour raconter cette histoire, conte de fée moderne et grinçant dans le royaume (dés)enchanté d’Hollywood, faisant s’entremêler réalité et fiction dans un mélange des genres comme lui seul sait les faire. Comédie, action, suspense, émotion, burlesque, violence, c’est un vrai digest de cinéma vintage, parfaitement mis en scène, qui nous est proposé ici. Le cinéaste construit sa fiction autour de personnages réels et d’un horrible fait divers (le meurtre de Sharon Tate, la première femme de Roman Polanski par le tueur en série Charles Manson, en 1969), pour livrer paradoxalement son film le plus apaisé, le plus cool et le moins violent (après «Jackie Brown», qui reste à jamais mon préféré). Toujours aussi talentueux pour caster ses acteurs, il offre à Brad Pitt un rôle magnifique, sublime Margot Robbie (qui cela dit n’en avait pas vraiment besoin), et donne un coup de vieux à Leonardo DiCaprio, ce qui n’est pas très crédible. Après le redondant et excessif «Les Huit Salopards», Tarantino régale à nouveau.
Stranger Things, Saison 3, Netflix
Avec plus de 40 millions de spectateurs en seulement quelques semaines, la saison 3 de «Stranger Things» a battu de nouveaux records sur la plate-forme Netflix. Il faut dire que la série est taillée pour le succès et, pleinement savoureuse, mérite le détour. On y retrouve avec plaisir cette bande d’enfants, devenus ados, qui doit tout à la fois gérer les premiers émois amoureux et les événements étranges et monstrueux qui se déroulent dans leur paisible ville. Bourrée de références à la culture populaire des années 80, de «Magnum P.I» à «Retour vers le futur» en passant par «L’Histoire sans fin», Stephen King et Madonna, la série est une gourmandise pop pour toute une génération. Si on peut reprocher au script d’être un peu répétitif (c’est un peu la même chose que dans les deux premières saisons), le plaisir de retrouver l’atmosphère vintage et cette belle bande de personnages compense le défaut. Et longue vie au génial Hopper!