Marceau, mime et résistant à ses heures, sur Canal Play

Il y a beaucoup de belles choses à voir sur vos écrans cette semaine, selon notre chroniqueur Thomas Lécuyer. Mais le biopic sur le mime Marceau est vraiment un "must see". Marguerite ce vendredi soir sur France 3 est également particulièrement bouleversant.

On sait moins que Marcel Marceau participa à l’évasion de nombreux orphelins juifs de la France occupée vers la Suisse...

RESISTANCE - CANAL PLAY
Ce biopic sur l’extraordinaire Marcel Marceau, le mime le plus célèbre du monde, revient sur une partie méconnue de sa jeunesse: son engagement dans la Résistance face à l’envahisseur allemand au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui lui permit de sauver des centaines d’enfants juifs. S’il est de notoriété publique que Marceau s’inspira beaucoup de Charlie Chaplin, avant d’inspirer lui-même, et entre autres, Michael Jackson, on sait moins que l’artiste participa à l’évasion de nombreux orphelins juifs de la France occupée vers la Suisse. Ce biopic aux grands moyens et au casting international (Jessie Eisenberg, Clémence Poésy, Edgar Ramirez) fait la part belle aux émotions en racontant cette jeunesse de lutte et de maquis, et réserve son lot de suspense et d’émotions fortes lors d’intenses séances de face-à-face avec l’ignoble Klaus Barbie.

MARGUERITE, VENDREDI 20 NOVEMBRE, 23H25 FRANCE 3
Marguerite, c’est une richissime femme bourgeoise passionnée de musique classique et d’opéra qui décide de devenir cantatrice alors qu’elle chante comme une casserole percée. Qu’à cela ne tienne, elle dédiera sa vie à sa passion, et de cours en apprentissage, de récital en enregistrement, elle parachèvera son grand œuvre: massacrer «La Reine de la Nuit» de Mozart. Touchante, exubérante, attachante, énervante, splendide, ridicule, Marguerite est tout cela à la fois. Inspirée de la vraie vie de l’excentrique britannique Florence Foster Jenkins, Marguerite est magistralement interprétée par Catherine Frot, qui tient ici un de ses meilleurs rôles, dans ce grand film tout aussi drôle que bouleversant.

BRONX - NETFLIX
Ex-flic devenu un cinéaste expérimenté à qui l’on doit notamment l’excellent «36 Quai des Orfèvres», Olivier Marchal a développé un style bien à lui, mélange d’une certaine masculinité à l’ancienne et d’un goût prononcé pour une forme de violence parfois lyrique, voire grandiloquente. Bref, des «films de mecs». Sa dernière réalisation, sortie sur Netflix à défaut de salles obscures, ne déroge pas à la règle. Malgré les défauts inhérents à la «patte Marchal» (très violent, trop masculin, et parfois too much), on ne peut qu’être emporté par ce polar de très bonne facture qui explore la frontière ténue qui sépare les flics des gangsters. Servi par un excellent casting, le film nous entraîne dans une spirale infernale, jusqu’à sa fin radicale et sans nous laisser de répit. Seule la lumière de Marseille vient éclairer un peu ce polar intense et très noir, qui offre même à Jean Reno un rôle correct, ce qui n’était pas arrivé depuis des années.

DRIVE, LUNDI 23 NOVEMBRE 20H55 ARTE
Sorti en 2011, «Drive», le second film du réalisateur danois Nicolas Winding Refn, est devenu depuis un étalon du genre, redistribuant les cartes du «pop cinéma», à l’instar du «Pulp Fiction» de Quentin Tarantino des années auparavant. Il y a eu un «avant» et un «après» «Drive». Sa flamboyante réalisation, son écriture au cordeau, sa bande originale devenue mythique, ses références clairement citées et maitrisées, de Martin Scorsese à Michael Mann en passant par le cinéma asiatique, font de ce polar unique un film-jalon dans l’histoire récente du septième art, achevant au passage la mise sur orbite de l’acteur le plus désirable de sa génération: Ryan Gosling.