A la télévision, Blake Edwards est de Party...

En cette périodes de pré-fêtes, il y a de belles pépites à voir à la télévision cette semaine. Ou plutôt à revoir, car c'est vers de vieilles valeurs sûrs qu'il faudra se tourner.

A VOIR - MANK, NETFLIX
Sur un scénario écrit par son père dans les années 90, le cinéaste surdoué David Fincher revisite le patrimoine du cinéma américain en racontant la genèse du chef d’œuvre d’Orson Welles «Citizen Kane», à travers la vie mouvementée de son scénariste Hermann J. Mankiewicz. Auteur de génie, tourmenté, cynique, tendre, drôle, alcoolique, il succombera de ses démons à l’âge de 55 ans, non sans avoir écrit un des meilleurs scripts du monde, qui lui vaudra l’Oscar en 1942. Fincher explore avec déférence l’époque et le processus créatif de son héros, multipliant les hommages formels (le noir et blanc, les nombreux flasbacks), tout en livrant une critique à peine voilée du système hollywoodien des années 30, machiste, manichéen, bourgeois, et politisé à l’extrême (parfois droite). Un film élégant et intense, dont la richesse du propos, tant artistique que politique, étourdit parfois, et dont la forme, splendide, donne envie de vite retourner dans les salles obscures.

A VOIR - SANTA & CIE, SAMEDI 19 DéCEMBRE, 22H35, RTS UN
Le Père Noël existe, il est vert et non rouge, comme l’a travesti Coca Cola, et en fait, c’est un grand Nul incapable de soigner ses lutins. Alain Chabat nous offre un régal de Noël, une gourmandise intergénérationnelle remplie de malice, de tendresse, de gags et de références. De quatre à huitante ans, c’est la dose d’humour et de magie garantie, qui tient du miracle tant tout semble avoir déjà été fait sur le sujet. Chabat arrive pourtant à créer son propre univers de Noël, truffé de clins d’œil à sa carrière précédente, et bourré de fantaisie. Quelque part entre Roald Dahl et Tim Burton, son Père Noël est bougon et attachant à souhait, si bien qu’on n’a qu’une envie à la fin: croire en lui! Au passage, vous apprendrez à parler renne, ce qui, on ne sait jamais, pourra vous être utile un jour. Chapeau bas, Chabat.

A VOIR - SOLO, A STAR WARS STORY, DIMANCHE 20 DECEMBRE 21H05, TF1
Signé par le vétéran Ron Howard, cet épisode «hors-trilogies» nous raconte les débuts agités de l’émérite pilote et contrebandier Han Solo, interprété pour la première fois par un autre acteur qu’Harrison Ford. Ça aurait pu être un grand gâchis, car il n’y a pas grand monde qui peut remplacer Harrison, mais c’est tout le contraire: le film est un excellent divertissement, parfaitement maîtrisé de bout en bout par son réalisateur, qui, outre son savoir-faire, a d’autres atouts dans la main: un scénario qui tient la route, de brillantes scènes d’action, quelques touches d’humour bienvenues, et un excellent casting, avec Alden Ehrenreich, qui tient bon la barre de son Faucon Millénium! Sans oublier Chewbacca…

A VOIR - LA PARTY, MARDI 22 DECEMBRE 21H50 RTS
Chef d’œuvre d’humour burlesque n’ayant rien perdu de son efficacité, le film de Blake Edwards se déguste en famille comme une gourmandise vintage à haute teneur en éclats de rire. Réalisé en 1968, «The Party» est sans aucun doute le summum de la collaboration entre le cinéaste et son comédien fétiche, Peter Sellers. Sur la base d’un argument prétexte (un comédien maladroit se retrouve par erreur invité à une soirée de gala hyper chic chez un producteur à la mode), le duo enchaîne les séquences culte et drôlissimes dans une mécanique de précisions impressionnante. Les gags sont permanents, parfois caché au second ou au troisième plan, ne ménageant aucun répit pour nos zygomatiques. Un monument.