A VOIR
Ant-Man, vendredi 20 mars 23h20, RTS Deux
Changeant du tout-venant des blockbusters avec leurs gros sabots, «Ant-Man» fait partie des champions les mieux chaussés, avec un scénario riche en rebondissements, un sens permanent du second degré (la reprise de la scène de la douche de «Psychose» est un petit bonheur) et plein de références au cinéma de science-fiction des sixties et aux classiques du genre «rétréci» comme «L’Aventure Intérieure», «Chéri j’ai rétréci les gosses» ou encore «L’Homme qui Rétrécit». Un croisement entre l’univers Marvel et le ton détendu et décalé de «Ocean’s Eleven», renforcé par des effets spéciaux géniaux.
La chambre bleue, mercredi 25 mars, 20h55, Arte
Mathieu Amalric adapte Georges Simenon et livre une petite merveille narrative, fluide et passionnante de bout en bout, magnifiquement interprétée, pleine de justesse et de précision. On est dans un vrai film policier, doublé d’une peinture acide de la bourgeoisie de province, façon Chabrol, Hitchcock ou «Garde à Vue» de Claude Miller. On est aussi dans un film formidablement sensuel, une ode à la chair et à l’ivresse des sens, portée par son héros Julien, au prénom très stendhalien. «La chambre bleue», c’est cette chambre d’hôtel de province où tout se noue, mais aussi cette chambre d’assises, où tout se dénoue.
Tun ne tueras point (Hacksay Ridge) jeudi 26 mars, 21h05, France 3
Paradoxal, brutal, viscéral, mais aussi habité par la grâce, et transcendé par une énergie furieuse, le dernier film de Mel Gibson est une expérience absolue qui vous conduit au cœur de la guerre et de ses atrocités pour livrer un incroyable plaidoyer contre la violence et le déchaînement de haine sourde que les conflits génèrent entre les hommes aveuglés par les pouvoirs en place qui les envoient s’entretuer au nom de raisons inutiles. Un film de guerre ultra-violent qui prône la paix et la non-violence, mais aussi une réflexion profonde sur la foi, le sens de l’engagement, le poids des convictions personnelles, le pouvoir de la compassion et les nombreuses vertus de l’amour et de l’abandon aux autres.
A EVITER
Alibi.com, samedi 21 mars 20h55, RTS Un
La joyeuse équipe de l’honorable comédie «Baby Sitting» s’enlise dans les pires codes du vaudeville rance et raté, à grands coups de portes qui claquent, cul, cocus et quiproquos, assaisonnés 2.0 pour tenter de faire branché. Cherchant à tout prix le consensus auprès d’un public extra-large, Alibi.com est un produit sans saveur ni impertinence, qui veut plaire aux jeunes Youtubeurs comme à leurs parents, et dont le casting grand luxe enchaîne les gags lourds et les situations capillotractées, malgré quelques clins d’œil bien sentis.
Les Profs 2, samedi 21 mars, 22h25, RTS Un
Regarder «Les Profs 2», c’est comme redoubler une classe, se taper trois heures de colle, se faire choper en train de tricher en examen, prendre un énième rateau à la récré, se questionner sur son orientation professionnelle, ou arriver nu en salle de cours comme dans ses pires cauchemars. Bref, c’est une expérience pas très sympa. Déjà que le premier opus trainait la patte et culminait à hauteur des talents d’acteur très relatifs de son principal protagoniste Kev’Adams, la seconde manche ne vole pas plus haut, même si elle la franchit, puisque pour l’occasion, classe et profs se retrouvent en Angleterre.
Tarzan, jeudi 26 mars, 21h, RTS Deux
David Yates, honorable artisan hollywoodien dont le principal fait d’armes a été la réalisation de quatre épisodes de la saga Harry Potter, livre une relecture aseptisée du mythe de l’homme de la jungle. Loin, bien loin de la poésie sauvage du « Greystoke » de Hugh Hudson, inoubliable rôle pour Christophe Lambert, cette version, dopée aux effets numériques pour faire oublier son script ennuyeux, manque cruellement de la saveur sauvage de ces prédécessrices.