A VOIR
Au revoir là-haut, dimanche 5 avril, 21h, France 2
Albert Dupontel signe un retour magistral, allégé de son humour trash inspiré du cartoon, mais enrichi en poésie, déclinée ici en un lyrisme foisonnant tant sur le plan narratif que visuel. L’acteur-réalisateur adapte avec une emphase formelle et un verbe inspiré le roman homonyme de Pierre Lemaitre, prix Goncourt en 2013. Assagi, apaisé, en confiance, il en fait un grand film d’époque, dans lequel se cache toujours une belle critique des sales travers de la nôtre, citant tour à tour Marcel Carné, Jacques Prévert, ou encore Jean Pierre Jeunet.
Sybil, mardi 7 avril, 21h, Canal +
Sybil est une femme libre, romancière et psychanalyste, dévorée par ses doutes et son ambition, une femme enfant qui essaye de fuir ses traumatismes, une mère de deux enfants de pères différents, une amante fiévreuse au passé blessé. Sybil pense qu’en soignant les fêlures des autres, elle oubliera les siennes. Virginie Efira est Sybil, cent femmes en une, dans ce portrait intense, doublé d’une belle réflexion sur le désir et notre rapport à la fiction. Un drame intime, souvent lumineux, parfois drôle, et dans lequel plane une tension constante façon thriller. Une grande réussite.
Baby Boss, dimanche 5 avril, 21h05, TF1
Avec ce formidable film d’animation, les studios Dreamworks livrent une délicieuse satire du monde cruel de l’entreprise, mais aussi un portrait irrésistiblement irrévérencieux de la cellule familiale, entre tendresse, mignonnerie extrême et mauvais esprit réjouissant. C’est drôle, très drôle, intelligent, déjanté, bourré de références pour les parents et de gags visuels pour les enfants. Un pur bonheur d’animation, à mettre entre toutes mes mains!
A EVITER
Beauté cachée, samedi 4 avril, 20h55, RTS Un
Will Smith, Kate Winslet, Keira Knightley, Edward Norton, Helen Mirren… Malgré son impressionnant casting, nous voici bel et bien face à un mélo ramollo aussi mielleux qu’idiot, qui cache non seulement sa beauté, mais aussi tout son intérêt. Outrageusement tire-larmes, le film s’épuise tout au long d’un scénario tarabiscoté et invraisemblable, jusqu’à une fin totalement ridicule et engluée dans un sirop de pathos et de bons sentiments. On est dans du sous-Frank Capra, une espèce de succédané dispensable de «La Vie est Belle».
Fiston, mardi 7 avril, 21h05, W9
Alex veut séduire Sandra, la plus jolie fille de la ville et se fait coacher pour cela par Antoine, qui avait séduit la mère de Sandra vingt ans auparavant. Le pitch et le duo Kev Adams/Franck Dubosc annonçaient déjà le produit favorisant l’épanouissement du temps de cerveau disponible si cher à TF1. En d’autres termes, «Fiston» est un film qui meuble le temps nécessaire imposé par la loi entre deux pages de pub. C’est aussi inintéressant qu’inoffensif, avec un Kev Adams aussi charismatique qu’un bouton d’acné en mal de Biactol et un Franck Dubosc qui fait son maximum pour donner un peu de contenance à cette entreprise du vide.