Au Nom de la Terre
En France, un agriculteur se suicide chaque jour. C’est pour témoigner de ce terrible constat que le réalisateur Edouard Bergeon, fils de paysans, raconte l’histoire de son père, qui a ainsi mis fin à ses jours en 1999, après avoir ingéré volontairement des pesticides au glyphosate. Guillaume Canet est impressionnant d’intensité et de justesse dans le rôle de ce paysan père de famille et fils d’agriculteurs, qui reprendra, plein de rêves et d’énergie, l’exploitation familiale avant de déchanter et de vivre une lente agonie morale, financière et physique, écrasé par les crises agricoles, les problèmes financiers, la charge de travail, la pression économique et les législations contradictoires. «Au Nom de la Terre» est un magnifique film sur le monde agricole, qui a rarement été filmé avec tant de vérité, et Edouard Bergeon apparaît ici comme une sorte de Ken Loach du monde paysan. Avec puissance et intensité, mais aussi beaucoup de délicatesse et de sobriété, il nous raconte l’histoire dramatique de sa famille et porte un témoignage bouleversant sur un monde à l’agonie, sans jamais verser dans le misérabilisme ou l’indécence, et prenant le soin de parsemer son film de moments de bonheur qui témoignent aussi de l’amour qu’ Edouard Bergeon porte toujours à la terre et à ses souvenirs.
Et ta soeur, lundi 11 novembre, 21h C Star
La réalisatrice Marion Vernoux signe une comédie très réussie en forme de délicieux triangle sentimental entre un trentenaire trop gentil, sa meilleure amie, et la sœur lesbienne de cette dernière. «Et ta sœur» est un film drôle, acidulé, frais et humide (ça se passe quelque part en Bretagne), porté par un casting épatant, qui nous révèle une Virginie Efira incroyablement sexy, solaire, touchante et juste et un Grégoire Ludig parfait dans son rôle tout en nuances, entre deuil, maladresse et douceur, lui qui est plutôt connu pour ses pitreries dans Le Palmashow, son duo comique avec David Marsais.