Trop naïf et léché avec un esthétisme plutôt moche
A EVITER
Pinocchio
Malgré tout le talent déployé dans ses films plus sombres comme «Gomorra» ou «Dogman», le réalisateur italien Matteo Garrone rate une nouvelle fois son incursion dans l’univers merveilleux des contes et du fantastique. Après une première tentative bringuebalante, dans laquelle il tentait maladroitement de réaliser un film sur le sujet, au nom évocateur de «Conte des Contes», il réitère et rate encore son essai avec sa transposition de Pinocchio, qui voulait coller au plus près du conte originel connu de chacun et chacune. Hélas, le film, trop long, suscite l’ennui, notamment chez les moins de dix ans, tout en le suscitant aussi chez les plus grands par son côté trop naïf et léché et son esthétisme très chargé (et pour tout dire parfois moche). Ça manque cruellement de fantaisie et de joie, et heureusement que Roberto Benigni est là pour relever un peu cette sauce qui ne prend pas.
A VOIR
Bernadette a disparu
Une mère de famille misanthrope et atypique, ayant pour seules amies sa fille de quinze ans et son assistante virtuelle, décide de disparaître suite à une série de malheureux incidents dont elle est plus ou moins responsable. Sa fille est prête à tout pour la retrouver, y compris à aller explorer le bout du monde et le passé de sa mère. Le cinéma délicieux de Richard Linklater, qui propose souvent un regard plein de douceur ironique et de joie mélancolique sur les affres du temps qui passe, le couple et la famille, comme avec «Boyhood» ou la trilogie «Before Sunrise», «Before Sunset» et «Before Midnight», offre un rôle en or à la formidable Cate Blanchett, ici parfaite en mère déboussolée et ex grande artiste en mal de création. On sort profondément touché par ce beau portrait de femme, doublé d’une réflexion sur la force du couple et de la famille, et la manière dont l’édifice peut résister aux assauts du temps et des rêves oubliés.