Tous les enfants dessinent. Puis ils oublient. Sauf ceux qui oublient d’oublier et en font leur métier. Dans son spectacle haut en images, Chappatte offre sa définition du dessin de presse, ce «drôle d’animal» à la croisée du rire et de la réflexion. Entre les intolérances ici, la violence répressive là-bas, et les sensibilités à fleur de peau au milieu, le dessinateur retrace ce slalom géant qu’est l’art de la satire politique aujourd’hui. Il convoque sur scène ses premiers personnages dessinés. Mais aussi son grand-papa spirituel, Daumier, bête noire des juges et du roi, figure emblématique de la lutte pour la liberté de la presse.
Seul sur les planches avec un grand écran et un petit pupitre, Chappatte zèbre son propos de punchlines dessinées, qui finissent par envahir tout le fond de la scène. Comme l’actualité ne laisse pas de répit, il lui faudra rendre le dessin du jour à la fin du spectacle. Les spectateurs l’accompagnent dans sa quête semée d’embûches, la recherche d’idées, sans cesse interrompue d’apartés et de réflexions; ils le voient tracer ses esquisses en direct, pour aboutir finalement à la conclusion: une signature au bas du dessin du jour, et des points de suspension radieux dans l’esprit des spectateurs, qui pourront le voir sur scène du 23 au 27 janvier au Théâtre Boulimie à Lausanne.
«Chappatte en scène», du 23 janvier au 8 février, Théâtre Boulimie, Lausanne. www.theatreboulimie.com