Collégienne timide dans la réalité, Suzu devient Belle, une icône musicale suivie par cinq milliards de followers dans le monde virtuel de U. Après les magnifiques «Le Garçon et la Bête», «Les Enfants Loup Ame et Yuki» et «Mirai Petite Sœur», Mamoru Hosuda continue d’explorer ses thématiques fétiches dans un nouveau dessin animé foisonnant: les blessures d’enfance, la part de bête qui sommeille en chacun de nous, la confrontation imprévue de deux univers parallèles. «Belle» est d’une virtuosité graphique exceptionnelle, même si la schizophrénie du film peut déstabiliser. En effet, si l’univers réel est d’une beauté renversante, le métaverse U, dans lequel le film évolue, est clinquant et artificiel, réalisé dans une 3D ultra-lisse et surcolorée qui donne à son héroïne une tête de princesse Disney collagénée façon Barbie. A l’inverse, l’univers réel proposé est une fois de plus croqué avec beaucoup de justesse et de tendresse. Il y a d’irrésistibles séquences de comédie, des moments d’une grande poésie, et des drames poignants abordés avec une infinie délicatesse, comme la perte d’un parent ou les violences faites aux enfants. S’il peut s’avérer insupportable dans certaines séquences, «Belle» n’en reste pas moins fascinant et d’une profondeur rare pour un dessin animé, tantôt too much, et tantôt touché par la grâce.
Sortie cinéma: Belle
Notre chroniqueur Thomas Lécuyer relève l'aspect fascinant de ce dessin animé d'une rare profondeur.