Ce soir sur Canal +, une Anna vintage mais toujours à la mode

Dans "Anna", Luc Besson parodie avec joie l’ambiance hystérique du milieu de la mode des années 80, mais aussi de la guerre froide et du système espion/contre-espion/contre-contre-espion qui a tant nourri Hollywood.

Une récré d’action nostalgique qui nous rappelle nos premiers émois d’ados...

A VOIR - ANNA, DIMANCHE 4 JUILLET, 21H, CANAL +
Pur produit nostalgique aux saveurs prononcées de «Nikita», le dernier Luc Besson est un shot vintage de ce cinéma qu’on aimait bien, aromatisé à la bande-originale old-school d’Eric Serra. Tout est décomplexé et prend une forme de second degré que je qualifierai volontiers d’assumé. Helen Mirren s’amuse dans un rôle de méchante très fun, Cillian Murphy en fait des caisses en agent du FBI, et c’est drôle. Luc Besson parodie avec joie l’ambiance hystérique du milieu de la mode des années 80, mais aussi de la guerre froide et du système espion/contre-espion/contre-contre-espion qui a tant nourri Hollywood ces années-là. Il y a des Russes de cinéma, des Américains de cinéma, des Frenchies de cinéma, des voitures qui volent, des jambes interminables, tout le monde parle tout le temps anglais, rien ne semble vraiment crédible mais tout est vraiment fun sans pour autant virer à la comédie. Besson signe une récré d’action nostalgique qui nous rappelle nos premiers émois d’ados face à Anne Parillaud, gros gun à la main, robe courte, collants sexys et talons très hauts.

A VOIR - PARASITE, LUNDI 5 JUILLET 21H05, FRANCE 3
La Palme d’Or du Festival de Cannes 2019 est un très grand film brillant, accessible et passionnant, signé du talentueux réalisateur coréen Bong Joon Ho. Mélangeant les genres avec une rare virtuosité, tout à la fois satire sociale, thriller angoissant, comédie familiale, huis clos intense, et fable sur la lutte des classes, «Parasite» est un chef d’œuvre qui nous happe dès sa scène d’ouverture irrésistible pour ne plus nous laisser une seconde de répit, tout au long d’un récit à la mécanique de précision impeccablement huilée, qui nous fait jubiler, frissonner et grincer des dents. C’est du grand, du très grand cinéma, tant par la richesse de la forme (la mise en scène et la direction d’acteurs sont splendides), que par celle du fond (l’écriture est brillante et pleine de sens), livrant au passage une implacable leçon de coup de théâtre. Bref, un coup de maître.