Le meilleur et le pire de la télévision cette semaine

Comme chaque semaine, notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous propose le meilleur et le pire de ce que l'on peut voir à la télévision. Cette semaine, ne pas loupez pas Pentagon Papers, et oubliez Mechanic Resurrection, un remake sans saveur.

Mechanic Resurrection est une preuve irréfutable de l’existence du vide cinématographique hollywoodien

A VOIR
La La Land, jeudi 4 juin, 20h55, RTS Deux
Le réalisateur franco-américain Damien Chazelle signe une comédie musicale fabuleuse, un film romantique à souhait doublé d’une magnifique déclaration d’amour au jazz et à l’âge d’or hollywoodien et ses grands classiques, comme «Singin’ in the Rain» ou «An American in Paris». Redonnant ses lettres de noblesse à un genre trop longtemps oublié par Hollywood, le cinéaste remet au goût du jour les archétypes de la comédie musicale pour nous offrir une œuvre qui oscille gracieusement entre hommage et modernité. Deux heures de grâce, de jazz, d’amour, d’humour et de bonheur, traversées par de formidables fulgurances comme l’inoubliable séquence d’ouverture sur le périphérique de Los Angeles.

Hollow Man, l'homme sans ombre, samedi 6 juin, RTL 9
Si la nouvelle adaptation de l’Homme Invisible, sortie il y a quelques mois, s’est avérée fort décevante, on ne peut que se ruer sur cette maligne et terrifiante variation signée Paul Verhoeven et sortie en 2000. Vingt ans déjà, et pourtant la mécanique angoissante, le rythme frénétique et les effets spéciaux époustouflants n’ont pas pris une ride. Comme à son habitude, le cinéaste aussi loué que controversé, sait jouer mieux que personne avec les nerfs des spectateurs, tout en taquinant ses thématiques favorites: le voyeurisme, la paranoïa, la quête de pouvoir, et la manipulation.

Pentagon papers, lundi 8 juin, 20h40, RTS Un
Comme toujours formidable conteur, Steven Spielberg sait aussi utiliser son art comme devoir de mémoire, à l’instar de «La Liste de Schindler» ou comme pamphlet pro-démocratie et féministe, avec ce grand film, un thriller politique passionnant admirablement servi par le duo Meryl Streep et Tom Hanks. Une plongée engagée et engageante au cœur des seventies, pleine de dialogues fabuleux et de scènes au cordeau, qui rend hommage à la liberté de la presse, à la résistance face aux pouvoirs institutionnels et au rôle nécessaire des femmes dans une société éminemment patriarcale.

A EVITER
Alpha, vendredi 5 juin, 20h55, RTS Deux
Nous voici plongés en pleine ère paléolithique, dans les pas d’un jeune homo sapiens perdu qui devra affronter les mille dangers d’une nature hostile afin de retrouver sa tribu. En chemin, il croisera un chien loup qu’il arrivera à domestiquer et qui deviendra son meilleur allié. Rien à sauver de cette fresque préhistorique à tendance survivaliste, sorte de prequel de «30 Millions d’Amis» qui dresse un portrait kitsch et grandiloquent de ces temps lointains, préférant une surenchère d’effets spéciaux peu convaincants à une sobriété documentée qui aurait été de meilleur aloi.

Agents presque secrets, dimanche 7 juin, 21h05, TF1
Dwayne Johnson et Kevin Hart jouent deux copains d’enfance, l’un devenu frimeur et agent de la CIA, l’autre comptable et désabusé, qui vont se retrouver embarqués malgré eux dans les rouages complexes du monde de l’espionnage et du contre-espionnage. Dans le registre du «buddy movie», ces films de potes basés sur un tandem improbable qui devra affronter mille péripéties, on a vu beaucoup mieux que cette comédie poussive au rythme inégal et à l’humour aussi lourd que les biceps de Dwayne Johnson.

Mechanic: résurrection, lundi 8 juin, 21h15 TMC
C’est en fait la suite du remake d’un film d’action sorti en 1972. Vous me suivez? Non, bon alors je reprends du début: en 1972 sort «Le Flingueur» avec Charles Bronson, vieux briscard des portes-flingues américains qui incarne avec brio un tueur à gages particulièrement efficace et silencieux dans une série B désuète mais profondément seventies et vintage, donc pas désagréable, du genre à plaire à Tarantino. En 2011, Jason Statham reprend le rôle de Bronson dans un remake totalement inutile, et cette suite sans saveur est une preuve irréfutable de l’existence du vide cinématographique hollywoodien.