En 434, Attila, «le fléau de Dieu», était sur le trône des Huns. Après plus d'un demi-siècle au contact des Romains, son peuple était devenu un peu moins bestial, mais continuait à vivre dehors et à se nourrir de viande crue, dédaignant toute agriculture et,surtout, toute nourriture cuite: les Huns attendrissaient la viande crue en la plaçant durant quelques heures entre les cuisses d'un cavalier et les flancs de son cheval, d'où le nom de steak tartare!Ça, c'est la légende! Mais les lecteurs de Michel Strogoff ont pu se rendre compte que celui qui a imaginé l'existence de ce plat barbare, c'est Jules Verne. L'écrivain visionnaire soignait le plus infime détail de ses fictions et, pour que l'histoire des cruelsennemis de la Russie tsariste tienne la route entre deux chevauchées sanguinaires, il lui fallait trouver un menu à la formule saignante, allant à l'encontre de tous les préceptes gastronomiques d'un pays qui salivait à l'idée de préparations sophistiquées mitonnées depuis l'aube.
Le tartare de nos jours
À l'origine était le steak tartare, mais il existe aujourd'hui des tartares de tous poils. Les amateurs de mets crus se régalent désormais de poissons, de crustacés, de coquillages, de gelées, de fruits ou de légumes, taillés en cubes, en carrés ou en triangles, le tout assaisonné de condiments doux ou plus corsés selon les ingrédients utilisés et les goûts de chacun, sans oublier une note d'originalité au niveau des saveurs et des présentations.
Un mot d'ordre
Que l'on se contente d'un simple tartare de boeuf (dont la durée de conservation se limite à dix minutes) ou que l'on expérimente d'autres ingrédients (veau, canard, foie gras, légumes, saint-jacques, gambas, saumon, truffe blanche, gingembre...), lesproduits doivent être extrêmement frais et d'excellente qualité afin que les préparations soient goûteuses et vitaminées au maximum.