«Une berlusconisation de la Suisse». Voilà ce que représenterait, selon l'ancienne conseillère nationale Marlyse Dormond, l'élection du Conseil fédéral par le peuple. Elle s'est exprimée dans ce sens au Congrès des socialistes vaudois à Montreux, samedi 23 mars. Et l'a d'ailleurs emporté, le parti désavouant son conseiller d'Etat Pierre-Yves Maillard, vieux partisan de la réforme du mode d'élection, par 84 voix contre 51, et 7 abstentions.Soit. Mais Berlusconi, que vient-il faire dans cette galère? Leur Conseil d'Etat, les Vaudois l'élisent par le peuple. C'est pourtant, comme le Conseil fédéral, un exécutif de sept personnes, avec vaste campagne, affiches, émissions radio-TV, des dizaines de débats, tout cela ne semble pas déranger Mme Dormond. A Genève, en Valais (avec une campagne très puissante qui vient de s'achever, et qui a vu Oskar Freysinger plébiscité, c'est sans doute cela qui gêne Mme Dormond), c'est le peuple qui élit.En France, depuis la réforme voulue par le général de Gaulle et votée (par le peuple, très majoritaire!) en 1962, le président de la République est élu au suffrage universel. Cela a donné de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande. Qui ne sont pas les pires ploucs. Ni les pires guignols. On est très loin du système Berlusconi. Le peuple souverain ferait-il peur à la socialiste Marlyse Dormond?