Les Genevois ont pour la première fois élu un Conseil d’Etat à majorité féminine. Deux femmes de droite, une de gauche et une centriste. La vérité est qu’ils sont non seulement de mauvais joueurs, eux qui n’ont jamais voulu fusionner avec Vaud, mais en plus ce sont de petits joueurs qui sont persuadés, comme Talleyrand le leur avait fait croire, que Genève est le centre du monde. En fait, ils n’ont rien de pionniers: entre 2012 et 2022, les Vaudois avaient déjà élu un gouvernement à dominante féminine deux ans après que le Conseil fédéral l'a été, au moment où Simonetta Sommaruga y est entrée en 2010. Alors oui bien sûr c’est une marque d’égalité, de juste représentation, de recul du patriarcat, de saine déconstruction de la société, d’éveil des consciences etc, etc, etc. Sauf que, sur le terrain, cela ne change rien. Partout où les femmes ont été majoritaires, les exécutifs n’ont fait ni mieux ni moins bien qu’avant. Ils ont gouverné avec leurs errements et leur réussites, imputables à tout, aux circonstances, à l’intelligence, à l’opportunisme, à la météo, mais pas au sexe des élus. Un constat de mauvais genre mais de bon aloi qui consacre la défaite d’un féminisme essentialiste et sectaire au profit d’un universalisme revigorant. Une femme de droite est d’abord de droite avant d’être femme, un homme de gauche est d’abord de gauche avant d’être homme et gageons qu’un trans centriste sera d’abord centriste avant d’être trans. Conclusion: les femmes sont bel et bien des hommes comme les autres et les humains ne viennent ni de Mars ou de Vénus, mais plutôt de Marx et de Janus.
Les femmes sont des hommes comme les autres
Les femmes sont bel et bien des hommes comme les autres et les humains ne viennent ni de Mars ou de Vénus, mais plutôt de Marx et de Janus.