«Tous les tickets, sans exception, seront nominatifs. C’est la première fois que l’on testera ce type de billets sur un aussi grand nombre d’entrées et sur l’intégralité de la billetterie», révèle Michael Drieberg, directeur de Live Music Production (LMP). L’organisateur d’événements évoque, non sans fierté, le système mis en place pour le concert événement de Metallica, prévu le 11 avril 2018 à Palexpo. Un show qui s’annonce comme le plus grand concert indoors de Suisse avec déjà plus de 18’000 billets vendus et 20’000 espérés.
Marché gris
A l’origine de cette initiative? La lutte contre le marché noir. Ou, plus précisément, le marché gris (lire encadré). Un combat de tous les instants, pour Michael Drieberg, qui fulmine: «C’est hallucinant qu’en Suisse, on refuse de légiférer sur la question, alors qu’on l’a fait en France, en Allemagne ou en Angleterre! Les entrées nominatives sont une parade à l’absence de réglementation, on est obligé de chercher des solutions.»
Là figure le nœud du problème. Privées de moyens d’action sur le plan légal, les sociétés actives dans le monde du spectacle et du divertissement doivent résister aux assauts de la concurrence des revendeurs secondaires en ligne. Des sociétés dont le modèle économique repose sur l’achat de billets aux organisateurs officiels qui sont ensuite revendus sur leurs plateformes... A des prix prohibitifs (lire encadré).
Tentatives
Et ça marche, autant pour le Gurten Festival, dont seuls 5% des billets n’ont pas été validés l’été dernier, lors de sa première tentative d’entrées nominatives, que pour Live Music Production. Sur l’une des plateformes de revente en ligne les plus courues, on ne trouvait, le 15 avril au matin, que 4 billets pour le show de Metallica, signe que le système semble porter ses fruits.
Quant à savoir si l’ensemble des détenteurs de billets les auront acquis par voie officielle, le soir du concert, Michael Drieberg reste philosophe: «Pour les places debout, nous avons systématiquement vérifié nom et prénom de l’acheteur. Pour les packs plus chers, adresse et données de cartes de crédit ont également été examinées pour être sûrs que tout concorde.» Et d’ajouter: «Sur les 20’000 personnes attendues, on ne pourra pas contrôler tout le monde. Mais tout fan est susceptible de l’être. On attend les résultats avant de reconduire la démarche.» Se dirige-t-on vers un avenir moins noir pour les artistes et les ayants-droits?