Alors comme ça Laurence, on t’accuse de racisme? T’es sympa, mais quand même, faut le dire, là tu as déconné un chouïa beaucoup grave. Oser imiter l’accent africain pour fêter le départ du pauvre chancelier Grandjean qui n’en demandait pas tant, il fallait le faire!
Laurence, serais-tu raciste à l’insu de ton plein gré, comme nous sommes tous un peu racistes-sexistes-homophobes et tutti quanti, quand on lâche au coin d’une table à la maison ou au bistro une blague souvent drôle, qui fait (pas toujours) rire jaune tout autour et broyer du noir ceux qui «issus des minorités», en sont l’objet?
Non Laurence, sur ce coup-là, on ne peut pas dire que tu es blanche comme neige. Parce que tu n’es pas Michel Leeb, tu n’es pas Hergé, tous deux symboles du passé d’ailleurs, tu n’es pas non plus journaliste chez Charlie Hebdo en mode bête et méchant, tu es présidente du Grand Conseil vaudois. Oui, PRE-SI-DEN-TE et à ce titre, tu représentes tous les Vaudois.e.x.z.y.t.s de toutes les couleurs, y compris ceux qui ont la peau un peu ou beaucoup noire.
Parce que tu vois Laurence, si tu avais pris l’accent québécois, belge ou marseillais, personne n’aurait rien dit. Ça aurait été un peu moins drôle, c’est sûr, mais le lait de coco serait passé.
Sauf que là, évidemment, c’est différent. Parce que l’accent p’tit nègre est le symbole de l’exploitation d’une race-ethnie par une autre. Et ça, ça fait mal. Ça rappelle à certains de bien mauvais souvenirs avec tous les clichés et souffrances y afférents depuis des siècles.
Y’a bon banania, madame la Présidente.