Le principal indicateur de la bonne santé économique de nos sociétés n’est plus ni le produit intérieur brut (PIB), ni le taux de croissance et encore moins le taux de chômage, mais bel et bien la disponibilité du PQ. Avec une certitude: ça va sacrément chier dans les chaumières au cours des semaines à venir.
Déjà du temps de la pandémie de Covid, la souffrance des Suisses s’était largement exprimée à travers ce petit rouleau, brusquement devenu aussi rare qu’irremplaçable: nos compatriotes s’étaient en effet précipités non pas sur l’huile, ni même sur la farine – des objets de première nécessité s’il en est –, mais bel et bien sur le bon vieux PQ, au point que les supermarchés avaient dû en limiter la vente à un paquet par personne, avant que les fabricants n’en inondent le marché, histoire de calmer la frénésie fécale qui s’était emparée de nous.
Après le Covid, est arrivée la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en a découlé, par la grâce de ce véritable chieur de Poutine. Et aujourd’hui, la crise mondiale se transpose sur le terrain anal, et le PQ va encore manquer!
Véritable totem de nos tubes digestifs depuis des décennies, la société Hakle, très important fabricant de papier hygiénique allemand vient en effet de se déclarer en faillite, littéralement au bout du rouleau, asphyxiée par la hausse du coût du gaz et des transports.
Résultat: plane déjà le spectre d’une hausse massive du prix du papier hygiénique, d’une nouvelle pénurie dans nos étals et d’une évolution en profondeur des fondements de nos indicateurs économiques.
Moralité: alors qu’une bonne pénurie peut donner naissance à une mauvaise chronique scatologique, il va nous falloir nous résoudre à nettoyer nos orifices avec de la bonne vieille eau. Ah zut, ne nous annonce-t-on pas aussi une pénurie d’eau?