Qatar: le bal des faux-culs

CHRONIQUE SATIRIQUE - Ne pas organiser de fan-zone pour la coupe du monde relève d'une hypocrisie sans nom relève notre chroniqueur Alan Monoc.

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Personne ne le savait, et maintenant que le voile s’est déchiré, la vérité fait mal, si mal aux belles âmes que nous sommes. On découvre aujourd’hui, éberlués, que le Qatar n’est pas une démocratie, qu’il ne respecte pas les droits de l’homme, et encore moins ceux de la femme, que les travailleurs étrangers n’y évoluent pas dans un eldorado de bien-être et de béatitude, que le climat n’y est pas particulièrement propice à l’organisation d’une Coupe du monde... Oui tout cela, nous ne le savions pas et cela nous fait mal.

Mal, au point que Lausanne, à l’instar de bien des villes a décidé de ne pas organiser de fan-zone durant la Coupe du monde, histoire de marquer son «attachement au respect des droits humains, y compris dans le sport». Une prise de décision qui l’honore et qui s’inscrit dans la grande ligne de sa politique humaniste, d’une constance à toute épreuve. En 2018, histoire de marquer son désaccord avec l’annexion de la Crimée par la Grande et démocratique Russie, la Municipalité n’avait-elle pas non plus déjà supprimé la fan-zone? Nos autorités communales ne boycottent-elles pas depuis des années toutes les manifestations organisées par le CIO, dont chacun connaît l’immense attachement à l’éthique? Ce n’est pas la girouette qui tourne c’est le vent, dit l’adage. Le vent âpre et austère d’un politiquement correct à géométrie variable qui promet de pourrir encore plus une fin d’année qui s’annonce plus que morose.

Pas de lumières festives, pas de football, pas de viande, pas de nourriture grasse, pas de voitures, pas d’alcool, pas de sexe, pas d’humour salace, pas de bruit, pas de plaisir, pas de joie, pas de tout… Les ayatollahs ne sont pas qu’en Orient…