La preuve? Seul élu de droite au sein du collège, il se comporte chaque année un peu plus comme un affreux gaucho, défendant des positions consensuelles, inclusives si peu clivantes qu’on pourrait le prendre pour un vrai socialo-écologiste de naissance. Pas un seul écart public depuis qu’il a été élu, alors que même son lunaire collègue d’extrême gauche, David Payot, a pu s’autoriser ça et là un pas de côté. Là où le bougon Olivier Français râlait, griffait, protestait, écartant au moins le spectre du minoritaire alibi, Pierre-Antoine Hildbrand donne l’impression de toujours applaudir. En charge de l’ordre et de la police, il vient même de soutenir «Cann-L», le projet pilote de vente de cannabis de la Ville érigée en future dealeuse en chef via l’association à but non lucratif qui vendra la substance prohibée la plus populaire des Lausannois. «Vous aurez l’agréable sentiment d’être dans la légalité et de savoir que l’argent va à une organisation. Et vous serez rassuré sur la qualité du produit» a ainsi lancé Pierre-Antoine Hildbrand, dont l’art consommé de la vente et du marketing laisse soupçonner qu’il n’a pas fumé que du cannabis mais aussi la moquette de l’Hôtel-de-Ville.
Alors de trois choses l’une: soit il est bel et bien retenu contre son gré dans le collège municipal et le PLR lausannois doit d’urgence sortir de son coma profond pour lancer une opération commando destinée à lui rendre sa liberté, soit c’est un crypto-socialiste qui cache son jeu depuis très longtemps.
Reste enfin une dernière hypothèse: et s’il était atteint du syndrome de Stockholm, ce syndrome si connu qui conduit un otage à finir par épouser de bonne foi les positions de ses ravisseurs?