Aïe aïe aïe, mais que n’a-t-il osé dire! Notre municipal Pierre-Antoine Hidlbrand, en charge de la police, a osé affirmer qu’il privilégiait l’émancipation «par le travail» et non «par la mendicité»…. Il n’en fallait pas plus pour que les débats s’enflamment et qu’une élue d’extrême gauche le qualifie – indirectement – de nazi, en faisant référence au tristement célèbre «Arbeit macht frei». Nous voilà donc à nouveau à Lausanne de retour au point Godwin, avec un Pierre-Adolf Hildbrand sur les bras, devenu facho à l’insu de son plein gré et qui au passage, à force de ménager la chèvre et le chou, est en train de se casser les dents sur le très inflammable dossier de la mendicité. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir utilisé des pincettes, tant l’homme reste lisse comme les fesses d’un nouveau-né. Dans nos colonnes il y a quelques semaines, n’affirmait-il pas, lénifiant à souhait, qu’il fallait s’attaquer à la «mendicité» et non aux… mendiants… La chanson est connue, faire la chasse à la délinquance et non aux délinquants, à la pauvreté et non aux pauvres, au racisme et non aux racistes et en ce qui concerne votre serviteur, à la connerie et non aux cons.
Sauf qu’en matière de mendicité, la connerie est très bien répartie. D’abord chez l’extrême gauche t0ujours prompte à voir des totalitaires partout, sauf dans ses propres rangs, au point de canarder l’une des personnalités lausannoises la moins susceptible de l’être, un radical humaniste bon teint profondément imprégné du sens de l’Etat et sincèrement politiquement correct à souhait. Ensuite chez la droite qui pense sans rire, dans un vrai atavisme (petit) bourgeois que le travail est la solution à tout, y compris à la mendicité, alors même que le profil sociologique des mendiants indique clairement le contraire. Mendiants indéboulonnables, politiciens largement à côté de la plaque, débat biaisé, la mendicité à Lausanne a décidément de beaux jours devant elle.