Tout récemment à Epalinges, un invraisemblable lion a accouché d’un chien en passant par la case puma. A l’élection du Conseil d’Etat, la même légende urbaine est à l’œuvre: la droite veut accoucher d’un loup en passant par la case agneau. Qu’on se le dise: Michaël Buffat, jadis grand méchant loup, castagneur à tout va, et longtemps résolument à droite de la droite est désormais un inoffensif crypto-centriste méconnu, un Dittli en pantalons, à mille lieues du terrible UDC tendance blochérienne qu’évidemment il n’a jamais été.
Promis juré, il est fréquentable, il fera un excellent Mermoud de substitution, consensuel, agrarien, proche du terroir et des gens, y compris les derniers de cordée. Pour en convaincre l’électeur, la droite a servi un joli storytelling: ses candidats ne sont pas des candidats, ils sont d’abord une bande de vrais potes engagés dans une magnifique aventure collective à la conquête du Conseil d’Etat: Christelle, Frédéric, Valérie, Isabelle et donc Michaël, s’aiment, ils se claquent la bise tous les jours, ils adorent faire campagne ensemble, partagent les mêmes valeurs…
D’ailleurs ils se le sont promis: ils resteront copains après l’élection et se retrouveront même pour boire des pots tous ensemble tellement ils s’apprécient. Conclusion: au milieu de ce gentil troupeau dénommé «alliance vaudoise», le Buffat nouveau n’est pas un loup, et encore moins un mouton noir comme son parti aimait à les désigner, mais un simple agneau parmi les autres.
A Epalinges, les traces de pattes ont finalement parlé. Le lion n’était pas un lion, mais un simple chien errant. Si les Vaudois l’élisent, les traces de pattes de Michaël Buffat finiront également par parler.