Chronique satirique: "Dieu et nos culs..."

A la cathédrale de Lausanne, les nouveaux bancs réversibles, qui depuis le 1er avril, ont remplacé les chaises paillées qui accueillaient depuis un siècle nos derrières en position d’élévation spirituelle, suscitent déception et incompréhension.

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Les voies du Seigneur sont dit-on, impénétrables et celles de nos fondements le sont visiblement tout autant.

A la cathédrale de Lausanne, les nouveaux bancs réversibles, qui depuis le 1er avril, ont remplacé les chaises paillées qui accueillaient depuis un siècle nos derrières en position d’élévation spirituelle, suscitent déception et incompréhension. Et pour cause: ils sont inconfortables, étroits, durs, favorisant la promiscuité et les débordements graisseux d’ouailles dont l’indice de masse corporelle aurait dérapé.

Le résultat? Des bancs «à l’allure de sièges easyjet», ont dénoncé des usagers irrévérencieux à deux doigts du blasphème, oubliant qu’en cathédrale, le seul réel speedy boarding disponible est celui pour, au mieux l’au-delà, au pire l’enfer. Alors vade retro satanas et faisons contre mauvais sièges bons culs, faisons pénitence et acceptons d’expier nos fautes sur l’autel de la dureté de la vie et de la sévérité céleste.

Que diable, une cathédrale n’est pas un lieu de confort et encore moins de plaisir… C’est un lieu de passage aussi éphémère que notre transit ici-bas où l’on prie, se recueille, participe à des offices religieux, et accessoirement, quand le covid n’est pas de la partie, écoute chanter des chorales.

D’ailleurs, ces dernières ne sont pas contentes non plus: à la faveur de l’introduction de ces sataniques nouveaux supports fessiers, et qui n’ont visiblement de réversible que le nom, la jauge de places disponibles est abaissée et la rentabilité des concerts remise en question.

Bancs bien peu charitables, portemonnaies en danger, easyjet au septième ciel, popotins malmenés… Décidément bien facétieux, Dieu se plaît toujours à nous rappeler à quel point il faut savoir surveiller ses arrières...