On savait notre bon vieux Philippe Leuba adepte des positions acrobatiques. Pour un ancien sportif et pour un ancien politicien c’est, finalement, doublement normal.
Mais en se portant candidat en tant que «chrétien engagé» au Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, le voici désormais carrément en position du missionnaire. A défaut d’être céleste, l’appel provient semble-t-il des masses de croyants en mal d’un berger capable de… réformer la réforme.
Il faut dire que l’Eglise réformée vaudoise, en crise avec de gros soucis de gouvernance et des démissions en rafale, ne sait plus à quel saint se vouer. Alors pourquoi pas un ancien arbitre de football et de surcroît ex conseiller d’Etat qui a finalement su se coltiner avec brio Broulis, Maillard, de Quattro et consorts, pour tenter de réinstaurer une spiritualité aussi «apaisée» que la mobilité lausannoise et remettre un peu de baume sur le cœur d’ouailles désorientées et égarées? S’il est élu ce week-end, notre homme sera donc triplement consacré missionnaire: auprès de Dieu pour remettre de l’ordre dans le bordel qui prévaut ici-bas, auprès du Comité international olympique qu’il a choisi de «conseiller» quelques mois à peine après sa retraite politique, et enfin, selon ses propres dires, au sein de «quelques conseils d’administration».
Un coup pour Coubertin en défense, un coup pour le portemonnaie en attaque, et un coup pour le Seigneur au centre… Avec au final un joli triplé sans le moindre carton rouge pour mieux jouer les prolongations, tout en s’assurant une belle place au paradis en cas de malencontreuse grippette prématurée…