La confiance. Les opposants à l'élection du Conseil fédéral par le peuple, donc les vainqueurs, je m'y résigne, du dimanche 9 juin, nous font de grandes démonstrations sur le principe de confiance dans l'élection indirecte. Nous élisons 246 parlementaires. Et nous leur faisons confiance pour élire, à leur tour et en notre nom, le gouvernement du pays. Je veux bien, sur le principe. Même si déléguer à 246 ce que les moyens modernes permettent de décider à quatre millions relève du temps des diligences. Mais enfin OK, allons-y pour la confiance.Mais cette confiance, qu'en ont-ils fait, les parlementaires? En préférant Alain Berset à Pierre-Yves Maillard, Johann Schneider-Ammann à Karin Keller-Sutter, en élisant un Burkhalter, ils ont avant tout pris garde à couper toute tête pouvant dépasser, évincer tout caractère fort pouvant affronter le pouvoir du Parlement. Alors, ils nous ont choisi d'adorables souris grises, ne dérangeant personne, laissant reine la cléricature parlementaire. Surtout pas d'homme fort, vous pensez! Brumaire!Et puis, dans la nuit du 12 décembre 2007, cette improbable troïka de comploteurs, pour virer celui qui venait de gagner les élections, c'est digne de confiance, cela? J'en ai vécues, des nuits des longs couteaux. Je l'ai vue à l'œuvre, la combinazione. Alors, pour l'argumentaire du contre, tout ce que vous voulez. Mais la confiance, non merci.